Pour répondre à cette question regardons ce que disent les études.
Une méta-analyse incluant 374 488 participants trouve qu’un apport élevé en
vitamine C alimentaire est associé à une réduction de 16% du risque de pathologies cardiovasculaires
en vitamine E de 24%
en bêta-carotène de 22%
Ye Z et al, Antioxidant vitamins intake and the risk of coronary heart disease: meta-analysis of cohort studies, Eur J Cardiovasc Prev Rehabil, 2008 ; 15 (1) : 26-34
Statut en vitamine C et accident vasculaire cérébral hémorragique
L’équipe de Stéphane Vannier à l’Hopital de Pontchaillou à Rennes, en comparant 65 patients ayant subi un AVC hémorragique et 65 contrôles, montre que seuls les victimes d’AVC ont des taux plasmatiques bas en vitamine C.
Vannier S. et al. Can Citrus Ward Off Your Risk of Stroke? American Academy of Neurology, Published online February 2014
Statut en vitamine C et risque de cancer de l’estomac
Le quartile ayant le taux de vitamine C circulante le plus élevé bénéficie d’une réduction de 45% du risque de cancer gatrique par rapport au quartile le plus bas.
La relation est encore plus marquée chez les plus gros consommateurs de viande rouge.
Jenab M, Riboli E et al, Plasma and dietary vitamin C levels and risk of gastric cancer in the European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC-EURGAST), Carcinogenesis, 2006 ; 27(11) : 2250-7
Dans l’étude EPIC-Norfolk comprenant 19 496 hommes et femmes âgés de 45 à 79 ans, suivis pendant 4 ans, l’ascorbémie s’est révélée inversement proportionnelle aux risques de pathologies cardiovasculaires, d’infarctus, de cancers et à la mortalité de toutes causes confondues.
Le groupe situé dans le quintile inférieur subit une mortalité deux fois supérieure à celle du groupe situé dans le quintile supérieur.
Pour chaque élévation de 20 mcmol/l, la mortalité de toutes causes baisse de 20% et ceci après correction par tous les facteurs confondants.
Khaw KT et al, Relation between plasma ascorbic acid and mortality in men and women in EPIC-Norfolk prospective study: a prospective population study. European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition, Lancet, 2001 ; 357 (9257) : 657-63
Supplémentation en vitamine C, fréquence, sévérité du rhume et de la grippe
Une méta-analyse trouve que la supplémentation courante ne réduit pas la fréquence du rhume de manière significative dans la population globale
elle la réduit par contre en moyenne de 52% dans des populations sous des stress intenses : militaires en région subarctique, skieurs, marathoniens…
elle réduit la durée du rhume en moyenne de 8% chez les adultes de 14% chez les enfants à doses plus élevées (de 1 à 2 g/j) elle réduit la durée de l’infection de 18% 1 g ou plus dans les premières 24 heures du rhume réduit la durée de 24%
les mêmes doses réduisent aussi de manière significative la sévérité des symptômes
Hemilä H et al, Vitamin C for preventing and treating the common cold, Cochrane Database Syst Rev, 2013 Jan 31
La quantité de vitamine C et la précocité de la prise sont des facteurs importants d’efficacité;
A des doses plus élevées (500 mg/j), des chercheurs japonais qui étudiaient la réduction du cancer gastrique par la vitamine C chez 244 personnes suivies pendant 5 ans montrent une réduction du risque d’attraper un rhume 3 fois ou plus dans l’année réduit de 66%
Sasazuki S et al, Effect of vitamin C on common cold: randomized controlled trial, Eur J Clin Nutr, 2006 ; 60(1) : 9-17
Chez 725 étudiants grippés de 18 à 32 ans qui reçoivent :
– soit antalgiques/décongestionnants
– soit 1 g de vitamine C par heure les 6 premières heures
et 1 g 3 fois/j les jours suivants
le nombre et la sévérité des symptômes sont réduits de 85%
Supplémentation en vitamine C, fréquence et sévérité de la pneumonie
Une méta-analyse de tous les essais randomisés met en évidence que sur 3 études comprenant 2335 personnes, la prise de vitamine C réduit de manière très significative le risque de pneumonie : 80% ou plus sur 2 études chez des personnes touchées par la pneumonie, une réduction significative de la sévérité et de la mortalité sur une étude russe qui constate un effet dose-dépendant de la durée de l’infection.
Hemilä H et al, Vitamin C for preventing and treating pneumonia, Cochrane Database Syst Rev, 2013 Aug 8
Supplémentation en vitamine C et cataracte
Les doses de vitamine C qui réduisent de manière significative le risque de cataracte se situent entre 300 et 500 mg, des doses qui relèvent d’une supplémentation.
La protection contre la plupart des autres pathologies (cardiovasculaires, cancers), n’apparaît pas à moins de 120 mg/j.
Carr AC et al, Toward a new recommended dietary allowance for vitamin C based on antioxidant and health effects in humans, Am J Clin Nutr, 1999 ; 69(6) : 1086-107
Supplémentation en vitamine C et hypertension
De 1966 à 2011, 29 études d’intervention ont été retenues.
La dose de vitamine C moyenne utilisée était de 500 mg par jour pendant 8 semaines.
L’analyse des études révèle que la vitamine C fait baisser la pression artérielle systolique de 3,84 mm et la pression artérielle diastolique de 1,48 mm, en moyenne.
En ne tenant compte que des participants qui souffraient d’hypertension artérielle la baisse atteint 4,85 et 1,67 mm respectivement.
Juraschek SP et al, Effects of vitamin C supplementation on blood pressure: a meta-analysis of randomized controlled trials, Am J Clin Nutr, 2012 ; 95(5) : 1079-88
Supplémentation en vitamine C et risque coronarien
L’école d’épidémiologie de Harvard montre dans un cohorte de 9 études comprenant 293 172 sujets que la prise de compléments de vitamine C de 700 mg ou plus/j est associé à une réduction de 25% des accidents coronariens.
Knekt P, Willett WC, Rimm EB et al, Antioxidant vitamins and coronary heart disease risk: a pooled analysis of 9 cohorts, Am J Clin Nutr, 2004 ; 80(6) : 1508-20
Supplémentation en vitamine C et mortalité
Chez 11 348 adultes âgés de 25 à 74 ans, l’étude National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES I), révèle que chez ceux qui ont les apports les plus élevés en vitamine C (liés à la prise de suppléments), les femmes ont une mortalité par cancers réduite de 14%, par maladies cardiovasculaires de 25%, de toutes causes confondues de 10%.
les hommes
– par cancers réduite de 22%
– par maladies cardiovasculaires de 42%
– de toutes causes confondues de 35%
A noter : dans la quasi totalité des études sur l’incidence des pathologies dégénératives, l’impact des antioxydants est plus important chez l’homme que chez la femme (qui est probablement protégée par plusieurs facteurs : règles et moins de fer, moins de consommation de viande rouge, plus de consommation de végétaux…)
Enstrom JE et al, Vitamin C intake and mortality among a sample of the United States population, Epidemiology, 1992 ; 3 (3) : 194-202
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