Après vous avoir invité à faire un tour des avancées considérables réalisées dans la compréhension du surpoids, partons à la conquête des outils pratiques qui vont permettre d’en sortir et durablement.
Nous avons vu certaines des composantes génétiques au surpoids. Quand je consultais, je voyais aussi des femmes qui se trouvaient trop maigres et qui n’arrivaient pas à prendre du poids. Il y a aussi des personnes, certes plus rares, qui, au lieu de prendre du poids sous l’effet de stress, en perdent.
Tout ce qui est génétique relève non pas de cures limitées dans le temps, mais de dispositions à vie. C’est un premier point fondamental, il faut renoncer à l’illusion des régimes qui ont prouvé qu’ils ne marchent pas et mène trop souvent à des aggravations.
Fort heureusement, nous pouvons efficacement moduler l’expression des gènes par les choix alimentaires et de façon de vivre. Mais cela ne marchera que si nous nous les approprions pour de bon.
Voici donc la stragégie en 10 temps 10 mouvements.
Mais presque tout le monde en est conscient : nous savons souvent quoi faire, mais le problème est que nous n’arrivons pas à le faire.
C’est la raison pour laquelle il est essentiel de commencer par prendre les moyens de « reprendre le volant ».
Premier mouvement.
Reprendre le volant
Comment réconcilier le conscient qui souhaite faire ceci ou cela et l’inconscient « qui n’en fait qu’à sa tête » ?
Les dysfonctions sérotoninergiques entraînent un mauvais contrôle pulsionnel. En rentrant fatigué(e) du travail, c’est automatique, on ouvre le placard et on tue le paquet de biscuits devant la télé pour essayer de se reconstituer. « C’est plus fort que moi ».
D’abord ne pas prendre les médicaments sérotoninergiques qui ne permettent pas aux neurones de produire plus de sérotonine, mais qui empêchent sa recapture, ce qui entraîne une désensibilisation des récepteurs et des effets paradoxaux, allant jusqu’à des pulsions suicidaires et qui sont associés avec un effet paradoxal de prise de poids.
Cela concerne aussi le Millepertuis qui agit selon le même mécanisme.
Quant aux « coupe-faim » qui stimulaient les récepteurs à la sérotonine, ils ont été associés à des effets toxiques et mortels, comme l’Isoméride (Dexfenfluramine), interdit en 1997, puis le Médiator (Benfluorex),qui a été scandaleusement maintenu sur le marché, alors que c’était le même type de médicament…
Les produits contenant du tryptophane ou du 5HTP augmentent surtout la sérotonine périphérique qui a été montrée avoir un effet négatif sur la thermogénèse et aggraver le surpoids; augmenter les risques de migraine et d’accidents thrombo-emboliques en emplissant les plaquettes de séro-tonine, qui, comme son nom l’indique, est un puissant vasoconstricteur.
Cela concerne les compléments alimentaires en tryptophane ou les lactosérums riches en tryptophane et le Griffonia.
Alors que faire ?
Nous avons de fait déjà traité cette question dans le DSN Pour l’Abolition de l’esclavage au sucre (Santé Nature Innovation).
Je rappelle donc uniquement les points les plus importants.
Réduire les viandes à une à deux fois par mois (sauf carence en fer, grossesse, ou phase de forte croissance chez l’enfant/l’adolescent qui doivent en consommer autour de 3 fois par semaine), car elles empêchent le passage du tryptophane dans le cerveau
Intégrer à chaque repas – et encore plus au dîner – des glucides complexes riches en fibres : légumineuses, céréales complètes ou semi-complètes, courges, patates douces, chataîgnes… qui font l’effet inverse.
En pratique :
flocons de quinoa, sarrasin, riz, chataîgne.. au lait de soja enrichi au calcium et aromatisé aux purées d’oléagineux bio (amandes entières, noisettes…) au petit déjeuner
ajout de riz al dente, de lentilles, de petits pois… dans la salade du déjeuner
ajout de patate douce, potiron, courge spaghetti, courge musquée… dans la soupe ou la purée du dîner…
Choisir des pains aux céréales, semi-complets, mieux au levain, encore mieux sans gluten, encore mieux pas trop cuits (réactions de Maillard).
En cas de fringale prendre une poignée d’oléagineux (noix, amandes, noisettes, noix de cajou…) et/ou deux carrés de chocolat noir à plus de 75% de cacao – oléagineux et chocolat ont des effets sérotoninergiques documentés.
La lutte contre l’inflammation et les dysbioses que nous allons voir ensuite contribue à la restauration d’un meilleur rapport sérotonine/noradrénaline, ainsi que tous les outils de gestion du stress et la pratique de sports, en particulier dans l’eau (natation, aquajogging, aquabiking…).
Compléments de base :
une cure de vitamines B, indispensables à la synthèse de sérotonine, d’un mois (B Complex« 100 » de Solgar, 1 capsule par jour)
un complexe généraliste sans fer ni cuivre, avec les micronutriments synergiques (Physiomance Multi – Thérascience 3 gélules par jour ou Multidyn Senior – en France ; Multigenics Senior dans les autres pays, 1 stick matin et soir);
un magnésium non laxatif liposoluble associé à de la taurine (Magdyn, 1 sachet matin et soir).
Si les pulsions sont fortes, qu’il y a attirance pour l’alcool ou le tabac, dès le départ ou si, en en second temps, les compléments de base ne s’avèrent pas suffisants, ajouter :
Nicobion 500 (ou une autre forme contenant 500 mg de nictoniamide ou vitamine PP) de 1 à 2 comprimés par jour.
Si vous ressentez une vraie déprime, un manque de motivation, un manque de tonus psychologique, ou qu’au fil de l’installation de ce programme vous sentez le besoin d’un petit coup d’accélérateur, prenez sur un temps bref (de une semaine à un mois, quitte à en reprendre quelques jours en cas de baisse de régime), de la Tyrosine, un acide aminé puissamment anti-dépresseur et qui donne aussi un coup de pouce à la lipolyse (la sortie des graisses du tissu adipeux, celle-ci se faisant grâce à la noradrénaline dérivée de la tyrosine).
Pour l’effet surtout anti-dépresseur : MC2 (Synergia) 2 à 3 comprimés à jeun 20 minutes avant le petit déjeuner.
Pour l’effet lipolyse dans un complément plus complet : Minceur Zen (www.okinawaetmoi.fr) 1 sachet le matin
Contre-indications : grossesse, psychose, mélanome. Précautions d’emploi : arythmies cardiaques (toujours prendre du magnésium avant).
Pour en savoir plus sur les inconvénients des médicaments et compléments sérotoninergiques :
Cockerill RG et al, Antidepressant use and body mass index change in overweightadolescents : a historical cohort study, Innov Clin Neurosci,2014, 11 (11-12) : 14-21
Young RLet al, Gut Serotonin Is a Regulator of Obesity and Metabolism, Gastroenterology ,2015, 149 (1) : 253-5
Carey ALet al, Reducing peripheral serotonin turns up the heat in brown fat, Nat Med, ,2015, 21 (2) : 114-6
www.wikiwand.com/fr/Dexfenfluramine
www.wikiwand.com/fr/Benfluorex
Pour en savoir plus sur aliments et compléments ayant des effets positifs sur la tension pulsionnelle élevée :
Silva NRet al, Chocolate consumption and effects on serotonin synthesis, Arch Intern Med, 2010, 170 (17) : 1608
Macht Met al, Everyday mood and emotions after eating a chocolate bar or an apple, Appetite, 2006, 46 (3) : 332-6
Parker Get al,Mood state effects of chocolate, J Affect Disord, 2006, 92 (2-3) : 149-59
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