Les mécanismes du stress et leur prise en charge thérapeutique n’est pas encore au programme des études médicales.
Il en résulte des réponses, le plus souvent médicamenteuses, inappropriées ou insuffisantes : anti-asthéniques, décontracturants, antalgiques, anti-inflammatoires, anxiolytiques, hypnotiques, anti-dépresseurs, bêta-bloquants, inhibiteurs de la pompe à protons, anti-cholérétiques, laxatifs, etc, etc….
Non seulement ces médications purement symptomatiques ne répondent pas à la physiopathologie de la fatigue et des manifestations très variées du stress, mais elles ont des effets secondaires.
On comptabilise chaque année, en France, plusieurs millions de journées d’hospitalisation dûes aux effets iatrogènes et environ, 20 000 décès. Auxquels s’ajoutent les 750 000 infections nosocomiales contractées à l’hôpital, associées à environ 10 000 décès.
Un Français sur quatre et un senior sur trois est sous psychotrope et les chiffres ne cessent d’augmenter.
La consommation des benzodiazépines expose à des troubles de la mémoire (amnésie antérograde qui est la perte de la mémoire des faits récents) et une altération des fonctions psychomotrices pouvant survenir dans les heures suivant la prise (ex. risque de chutes).
Elle peut également entraîner un syndrome associant des troubles du comportement et de la mémoire et une altération de l’état de conscience. Peuvent être ainsi observés les effets suivants: aggravation de l’insomnie, cauchemars, agitation, nervosité, idées délirantes… et des dépendances.
Selon la Haute Autorité de Santé « la prescription des anxiolytiques et/ou hypnotiques (benzodiazépines et apparentés pour l’essentiel) est un problème de santé majeur et complexe, particulièrement chez les sujets âgés : plus d’un tiers des personnes de plus de 75 ans fait usage de ces médicaments psychotropes en France, tandis que ces médicaments sont à l’origine d’une iatrogénie importante (chutes, confusions, sédation excessive…) et hospitalisations indues. La consommation chronique de ces médicaments accélère la survenue des démences »;
La plus grosse consommation en France de médicaments concerne les antalgiques, de plus en plus en auto-médication. Le surdosage en paracétamol est responsable de nombreux décès et est la première cause de greffe hépatique en France.
Mais en dehors des surdosages, le paracétamol entraîne une baisse du glutathion hépatique, engendrant une vulnérabilité à tous les stress toxiques et infectieux (le glutathion est le détoxifiant universel etv les globules blancs sont activés par le glutathion). Et l’aspirine inhibe l’absorption et augmente l’excrétion urinaire de la vitamine C.
L’aspirine et les AINS sont une cause majeure d’accidents hémorragiques.
Quant aux anti-asthéniques de tous ordres, à commencer par la caféine qui augmente les pertes urinaires de magnésium (et de calcium), accroît les risques d’arythmie, stimule la sécrétion d’histamine par la paroi gastrique, entraînant une inflammation du tube digestif… ils concerneraient un Français sur deux. Dopants, anxiolytiques ou bêta-bloquants sont pris par un étudiant sur cinq avant les examens.
Les effets secondaires des bêta-bloquants, très fréquents, sont : fatigabilité, somnolence, bradycardie, hypotension, bronchoconstriction, éruptions cutanées, impuissance…
Les réponses médicamenteuses ne doivent plus passer au premier plan
Suite aux scandales répétés concernant plusieurs médicaments : Vioxx, Avandia, Mediator, etc…, la Haute Autorité de Santé a demandé de « sortir du tout médicament » et de donner une place de premier plan à la prescription nutritionnelle, d’activités physiques, d’outils de gestion psychologiques…
Il est temps que le médecin soit en position de faire des ordonnances plus globales, incluant ces dimensions, comme le recommandent le Pr Vincent Renard, Président du Collège National des Généralistes Enseignants et tout récemment l’Académie de Médecine.
Pour en savoir plus :
www.has-sante.fr/portail/jcms/c_937781/psycho-sa-prise-au-long-cours-d-hypnotiques-anxiolytiques
Le niveau élevé de la consommation française de psychoitropes est un sujet d’inquiétude – Rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des pratiques de santé http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-off/i3187.asp
www.psychomedia.qc.ca/sante-mentale/2012-01-16/medicaments-benzodiazepines-afssaps
O’Hayon Naïm R et al, Antalgiques en automédication : quels sont les risques ? Rev Med Suisse 2010;6:1338-1341
Un étudiant sur cinq se dope avant les examens : www.ips-etu.ch/media/dopage.html
Denis Stora, Pharmacologie, Kluwer, 2010
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