Cinq constatations principales sont la base de la reconceptualisation des compléments alimentaires à visée de palliation des déficits journaliers dans l’éventail complet de la population.
La première constatation qui s’impose : les compléments alimentaires minéro-vitaminiques de base actuellement ne contiennent pas les quantités de vitamine D et d’iode nécessaires pour les différentes catégories de population.
La deuxième : l’ancienne idée de tout mettre dans un complément (« tout-en-un »), au cas où l’on manquerait de quelque chose n’est plus acceptable.
En effet si certaines petites catégories de population peuvent manquer de fer (en France 23% des femmes ayant des règles, un peu plus chez les femmes enceintes et 5% des femmes après la ménopause), la majeure partie de la population présente des excès de fer, un excès qui s’aggrave progressivement avec l’âge.
Or le fer est un puissant pro-oxydant, pro-inflammatoire, facteur de croissance de virus, de bactéries et de cellules cancéreuses.
Il est négatif d’en donner à ceux qui n’en manquent pas.
Pire que cela : le fer s’oppose à l’absorption du zinc, qui lui manque dans la grande majorité de la population et qui est indispensable à toutes les opérations d’anabolisme : croissance, réparation des tissus, fertilité et à l’immunité. Le plus grave : le fer altère les vitamines antioxydantes et transforme la vitamine C en générateur de radicaux libres ! Le cuivre dont l’ANC a été reconnu trois fois surévalué a des effets similaires, simplement encore plus agressifs.
Conclusion : ni le fer, ni le cuivre ne doivent figurer dans un complément alimentaire basique. S’ils doivent être donnés, ils le doivent dans un complément indépendant donné à un repas différent du repas où est pris le complément de base. Ils sont incompatibles. L’absence de fer et de cuivre devrait être le premier critère de choix d’un complément.
De même la vitamine A (rétinol) ne doit pas figurer dans les compléments de base pour deux raisons : elle peut être tératogène (responsable de malformations) au premier trimestre de la grossesse et elle stockée dans le foie, donc ne va pas dans les lipides circulants et des membranes cellulaires, ce qui ne lui permet pas de jouer le rôle d’antioxydant.
A l’inverse, le bêta-carotène, qui se transforme en vitamine A selon les besoins, n’est pas tératogène et diffuse dans tous les lipides, ce qui lui permet d’être un excellent auxiliaire de la vitamine E.
Autre conclusion : la vitamine A doit systématiquement être remplacée dans les compléments de base par le bêta-carotène.
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