Hugh Sinclair, un médecin anglais, descendant du roi viking de Finlande Woldinius, observe une fréquence très faible des pathologies inflammatoires, auto-immunes et cardiovasculaires chez les Inuits et est le premier à consacrer un livre, en 1953 à ce modèle. En 1956, il émet dans un article célèbre publié dans The Lancet l’hypothèse qu’une carence en acides gras essentiel est un des facteurs des pathologies cardiovasculaires, auto-immunes comme la sclérose en plaques, et de certains cancers. En 1968 il est nommé Professeur à Oxford.
En 1976, il participe à l’expédition au Groenland de Bang et Dyerberg qui fera connaître dans le monde scientifique les avantages, en particulier sur les risques cardiovasculaires, d’un apport riche en acides gras oméga trois.
A cette occasion Hugh Sinclair expérimente sur lui-même une alimentation exclusivement composée de viande de phoques, de poissons et de crustacés pendant 100 jours. Son temps de saignement passe de 3 à 50 mn et il observe des saignements spontanés (dont l’incidence est élevée chez les Inuits).
Les apports en acides gras oméga 3 chez les Inuits sont trois fois supérieurs aux apports en acides gras oméga 6. En comparaison, ils sont trois fois inférieurs chez les Japonais, et 45 fois chez les Français. Ces rapports se reflètent dans les lipides plasmatiques. Une étude menée en 2000 chez 153 Inuits du Groenland trouvent un rapport de 0,67 (Côté et al, 2004).
L’étude de l’ensemble des diagnostics portés dans l’hôpital d’Upernavik au Groenland de 1950 à 1974, révèle une incidence fortement réduite des
- infarctus
- diabètes
- asthmes
- psoriasis
- sclérose en plaques
- hyperthyroïdies
et une incidence plus élevée
- des accidents vasculaires cérébraux hémorragiques
- d’épilepsies (Kromann, Green, 1980).
Par ailleurs la rareté du surpoids dans les populations circumpolaires avant l’arrivée des produits agro-alimentaires, de l’alcool et des équipements modernes s’explique par
- l’absence de glucides et d’alcool
- les apports protéiques élevés
- la proportion énorme d’acides gras oméga trois (3 fois plus que d’oméga six), très combustibles, activateurs de la distribution d’ l’oxygène, anti-inflammatoires
- la très faible exposition aux polluants (facteurs d’inflammation du tissu adipeux et perturbateurs de la flore digestive)
- l’intensité des efforts quotidiens
- le bon contrôle pulsionnel grâce à l’absence de sucres rapides, la mobilisation physique et mentale, la faible pollution
- le froid, impliquant une dépense considérable pour la thermogénèse
En étudiant les registres de l’ensemble des décès enregistrés en Alaska entre 1980 et 1986, il est objectivé une très forte différence entre les natifs et les non natifs. La fréquence des décès pour cause cardiovasculaire est
- entre 70 et 74 ans de 800 au lieu de 1800 pour 100 000
- entre 80 et 84 ans de 2000 au lieu de 3500
- au-delà de 85 ans de 3800 au lieu de 5800 (Middaugh, 1990).
- Par contre les autres causes de décès, en particulier par infections, sont augmentées.
On démontre aussi que la prévalence de l’intolérance au glucose dans des populations circumpolaires (Alaska) est inversement proportionnelle à la quantité soit de saumon, soit d’huile de phoque consommée (Adler et al, 1994).
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