L’augmentation du niveau de stress et ses conséquences
La vie quotidienne aujourd’hui en milieu urbain, dans les transports, au travail, est constellée de bruits, de stimuli variés et divers qui ne nous concernent pas et de tensions multipliées par une situation internationale de crise économique et d’incertitudes sur de nombreux plans : terrorisme, énergie, climat, pollution, etc…
Le stress est devenu un véritable épiphénomène de nos sociétés dans lesquelles il s’est, ces dernières années considérablement amplifié.
Alors que seule une population très restreinte était concernée par ce qu’on a appelé successivement « hystérie », « névrose », « troubles psychosomatiques », « psychasthénie », « spasmophilie » avec son aboutissement le plus spectaculaire, la crise de tétanie, on assiste à une véritable épidémie de troubles musculo-squelettiques devenus l’un des premiers postes de dépenses de santé, de dépressions et de fibromyalgie, un syndrome de fatigue chronique algique, résultat d’une accumulation de stress aigues et chroniques.
Le stress, la fatigue et leurs manifestations multiples, ainsi que les pathologies qui y sont associées, ont augmenté dans toutes les catégories de populations : enfants, adolescents – parmi les plus touchés -, ouvriers, cadres, professions libérales, seniors….
Parmi les chiffres publiés on relève que
23% des Français se sentent stressés tous les jours ou presque
52% connaissent des problèmes de sommeil à cause du stress
47% ressentent une fatigue fréquente qu’ils estiment due au stress (Ipsos, 2008)
selon une étude menée par l’INRS et Arts et Métiers Paris Tech, le coût social du stress professionnel en France se serait élevé en 2007, a minima, à 2 à 3 milliards d’euros (INRS, 2010) alors qu’il était évalué à entre 800 millions et 1,6 milliards par le même institut en 2008
Le stress est le deuxième problème de santé le plus répandu dans le monde du travail, il touche 22 % des travailleurs de l’Europe des 27
Les études indiquent que le stress est à l’origine de 50 à 60 % de l’absentéisme. Cela représente des coûts énormes, tant en termes de souffrance humaine qu’en raison de la réduction des performances économiques (EU-Osha, 2009)
– 64% des travailleurs déclarent éprouver des symptômes de stress, mais seuls 6% des travailleurs ont affirmé consulter la médecine du travail lors d’un stress d’origine professionnel (Anact)
– 37% ressentent une fatigue importante (60% chez les personnes stressées
– 29% se disent victimes de tensions musculaires (Anact/CSA, 2009)
– en France, les troubles musculo-squelettiques représentent la première cause de maladie professionnelle reconnue avec 43 000 cas en 2011, soit une augmentation de près de 10% par rapport à 2010 (Assurance Maladie, 2011)
– 44% des salariés stressés souffrent de troubles du sommeil (Anact/CSA, 2009)
– 80% des sondés sont préoccupés par « le stress au travail » et ne seraient pas étonnés que la vague de suicides, à laquelle nous sommes tous confrontés actuellement, s’étende à d’autres entreprises (Obéa-Infraforces, 2009) au moins 1 million de personnes se suicident chaque année dans le monde (OMS)
– la proportion de suicides augmente chez les jeunes depuis 50 ans environ.
En France, le suicide représente la 2ème cause de mortalité chez les 15-24 ans et la première chez les 25-34 ans.
– les personnes sans emploi se suicident davantage que celles qui travaillent. Or le chômage n’a jamais été aussi élevé en France.
Les professions médicales ou para-médicales, semblent augmenter le risque de suicide (elles ont facilement accès aux médicaments) (www.pratis.com).
Les effets du stress se répercutent sur pratiquement tous les systèmes : fatigue, maux de dos, de cou et autre douleurs, perturbations digestives et cardiaques, troubles du sommeil, dépression, etc….
Les réponses médicamenteuses sont inappropriées, insuffisantes ou dangereuses
Or les mécanismes du stress et leur prise en charge thérapeutique n’est pas encore au programme des études médicales.
Il en résulte des réponses, le plus souvent médicamenteuses, inappropriées ou insuffisantes : anti-asthéniques, décontracturants, antalgiques, anti-inflammatoires, anxiolytiques, hypnotiques, anti-dépresseurs, bêta-bloquants, inhibiteurs de la pompe à protons, anti-cholérétiques, laxatifs, etc, etc….
Non seulement ces médications purement symptomatiques ne répondent pas à la physiopathologie de la fatigue et des manifestations très variées du stress, mais elles ont des effets secondaires.
On comptabilise chaque année, en France, plusieurs millions de journées d’hospitalisation dûes aux effets iatrogènes et environ, 20 000 décès. Auxquels s’ajoutent les 750 000 infections nosocomiales contractées à l’hôpital, associées à environ 10 000 décès.
Un Français sur quatre et un senior sur trois est sous psychotrope et les chiffres ne cessent d’augmenter.
La consommation des benzodiazépines expose à des troubles de la mémoire (amnésie antérograde qui est la perte de la mémoire des faits récents) et une altération des fonctions psychomotrices pouvant survenir dans les heures suivant la prise (ex. risque de chutes).
Elle peut également entraîner un syndrome associant des troubles du comportement et de la mémoire et une altération de l’état de conscience. Peuvent être ainsi observés les effets suivants: aggravation de l’insomnie, cauchemars, agitation, nervosité, idées délirantes… et des dépendances.
Selon la Haute Autorité de Santé « la prescription des anxiolytiques et/ou hypnotiques (benzodiazépines et apparentés pour l’essentiel) est un problème de santé majeur et complexe, particulièrement chez les sujets âgés : plus d’un tiers des personnes de plus de 75 ans fait usage de ces médicaments psychotropes en France, tandis que ces médicaments sont à l’origine d’une iatrogénie importante (chutes, confusions, sédation excessive…) et hospitalisations indues. La consommation chronique de ces médicaments accélère la survenue des démences »
La plus grosse consommation en France de médicaments concerne les antalgiques, de plus en plus en auto-médication. Le surdosage en paracétamol est responsable de nombreux décès et est la première cause de greffe hépatique en France.
Mais en dehors des surdosages, le paracétamol entraîne une baisse du glutathion hépatique, engendrant une vulnérabilité à tous les stress toxiques et infectieux (le glutathion est le détoxifiant universel etv les globules blancs sont activés par le glutathion). Et l’aspirine inhibe l’absorption et augmente l’excrétion urinaire de la vitamine C.
L’aspirine et les AINS sont une cause majeure d’accidents hémorragiques.
Quant aux anti-asthéniques de tous ordres, à commencer par la caféine qui augmente les pertes urinaires de magnésium (et de calcium), accroît les risques d’arythmie, stimule la sécrétion d’histamine par la paroi gastrique, entraînant une inflammation du tube digestif… ils concerneraient un Français sur deux. Dopants, anxiolytiques ou bêta-bloquants sont pris par un étudiant sur cinq avant les examens.
Les effets secondaires des bêta-bloquants, très fréquents, sont : fatigabilité, somnolence, bradycardie, hypotension, bronchoconstriction, éruptions cutanées, impuissance…
Le magnésium et le stress
Un stress quel qu’il soit, un bruit, une contrariété… entraîne une montée de noradrénaline. La noradrénaline fait entrer massivement du calcium dans les cellules ce qui augmente les tensions musculaires, accélère le cœur, agite le tube digestif.
Lorsque le calcium entre massivement dans la cellule il entraîne une sortie de magnésium des cellules.
Le magnésium étant vital, la cellule possède de nombreux transporteurs pour en recapter le maximum. Mais le recaptage n’étant pas total, le magnésium circulant augmente.
Le rein, dont le rôle est d’éliminer les déchets comme l’urée , et de conserver l’homéostasie des niveaux sanguins des molécules utiles comme les minéraux, les vitamines, les acides aminés, les hormones… fait passer dans les urines le magnésium en excès.
Les stress répétés sont donc responsables d’une surutilisation de magnésium par déperdition urinaire qui aggrave les déficits de 100 à 220mg liés aux manques d’apports quotidiens par l’alimentation.
Or, le magnésium est l’inhibiteur calcique physiologique qui module l’intensité des réactions à la noradrénaline.
Les effets anti-stress du magnésium s’expliquent par le fait que le magnésium :
n’est pas seulement le catalyseur principal de la production d’ATP
et le modulateur des stress psychologiques par un effet « inhibiteur calcique » (et aussi par des effets « bêta-bloquants »),
mais qu’il est le modulateur
de la pompe à sodium (effet « anti-rétention d’eau » )
de l’entrée du fer dans les cellules (effets « anti-inflammatoires » et anti-prolifératifs des agents microbiens et des cellules cancéreuses),
de l’entrée des métaux lourds dans les cellules (effets anti-toxiques),
de la dégranulation des mastocytes, elle aussi médiée par le calcium (effet « anti-histaminique »),
un régulateur de l’activité lymphocytaire (autre mécanisme de l’effet « anti-inflammatoire »),
un modulateur du récepteur NMDA impliqué dans l’épilepsie et la mort neuronale, etc….
Globalement, le magnésium a acquis à travers l’évolution deux fonctions majeures : d’un côté la production d’énergie et de l’autre la sauvegarde de l’énergie par la modulation des stress de tous ordres : thermique, toxique, inflammatoire… et psychologiques.
Il est un agent universel de conservation, ce qui explique que son déficit soit un facteur de perturbations et de pathologies de tous ordres.
La correction des déficits magnésiens devrait être un acte médical basique, au même titre que la prescription nutritionnelle et d’activité physique.
Les inégalités génétiques face au déficit magnésien
Le pharmacologue Jean-Georges Henrotte découvre en 1980 que la concentration en magnésium des globules rouges est influencée par des facteurs génétiques.
Le groupe tissulaire HLA-B35 (en France 18 % de la population) présente une moins bonne rétention cellulaire du magnésium, apparaît plus vulnérable au stress et à ses manifestations cardio-vasculaires.
Des études menées avec le Professeur Jean Dausset (qui a reçu le Prix Nobel pour la découverte des groupes HLA), ont confirmé la relation entre l’héritabilité de la capacité de rétention magnésienne et le complexe majeur d’histocompatibilité.
Conséquences de l’aggravation des déficits magnésiens
Les prédispositions héréditaires à mal recapter le magnésium, qui touchent entre 20 et 30% de la population, ne sont pas pas une pathologie, maisnun simple caractère d’hypersensibilité, un “tempérament d’artiste”.
Mais sous le double effet des stress et d’un déficit magnésien qui a tendance à s’auto-aggraver, associés à de nombreux facteurs aggravateurs comme la consommation fréquente de café, l’hyper-oestrogénie ou des médicaments, elles font le lit de ce qu’on a appelé dans le passé, “l’hystérie”, les troubles “psycho-somatiques”, la “psychasthénie” ou “neurasthénie”, la “névrose”, la “spasmophilie”, la fibromyalgie et les autres syndromes de fatigue chronique… et deviennent aussi un facteur de risque de nombreuses pathologies neuro-musculaires, digestives, cardiovasculaires, allergiques et inflammatoires, respiratoires, rhumatologiques, dermatologiques, gynécologiques, métaboliques, dégénératives et neuro-psychiques, qui peuvent aller du plus bénin au plus sévère.
Ainsi, peut on passer d’un
– simple mal de cou à un torticolis,
– d’une tension lombaire à un lumbago,
– d’une crampe à une tendinite ou un claquage musculaire,
– de petites calcifications intra-articulaire à une péri-arthrite scapulo-humérale,
– d’une accélération de la perte des cheveux à une pelade,
– d’une broncho-constriction à un état de mal asthmatique,
– d’une colopathie à une recto-colite hémorragique,
– de mains froides et moites à un syndrome de Raynaud,
– d’une hypertension labile à une hypertension organique,
– d’un sifflement d’oreille à des acouphènes,
– d’acouphènes à une maladie de Ménière,
– d’un petit spasme coronarien à une angine de poitrine,
– d’une angine de poitrine à un infarctus,
– d’un accident vasculaire transitoire à un accident vasculaire cérébral,
– des palpitations à des arythmies cardiaques,
– d’une arythmie à une mort subite,
– de la nervosité (appelée aussi “irritable brain syndrom” ) à de l’hyperactivité ou de l’épilepsie,
– de l’hyperactivité à l’autisme,
– d’une attirance pour le sucré à du surpoids,
– d’une attirance pour l’alcool à de l’alcoolisme,
– de la lassitude à une dépression,
– de la dépression au suicide,
– de phobies à un accès psychotique,
– d’une baisse d’énergie à des infections à répétion,
– d’infections à répétition à une immuno-dépression,
– de la fatigue à une fibromyalgie…
La baisse de l’énergie et la vulnérabilité au stress, toutes deux dépendantes de la disponibilité du magnésium se conjuguent pour devenir de véritables co-facteurs de pathologies organiques, parfois mortelles.
Certaines personnes présentent certaines manifestations au stress et pas d’autres parce que toutes ces perturbations et maladies ont des causes multifactorielles, génétiques, nutritionnelles, environnementales et comportementales. Un terrain atopique et la pollution vont favoriser des manifestations allergiques alors qu’une personnalité où le trait « obsessionnel » est puissant peut plus facilement développer une recto-colite hémorragique. Une personne née avec un frein des pulsions, la sérotonine, plus faible que l’accélérateur, la noradrénaline, sera plus à risque de dépendances.
La non considération de la vulnérabilité au stress et du déficit magnésien dans l’enseignement et la pratique médicales actuelles, engendre un ubuesque gaspillage de médicaments et réduisent considérablement l’efficacité et la tolérance des traitements médicaux, chirurgicaux ou autres, lorsqu’ils sont nécessaires. Le manque d’énergie et l’hyper-réactivité au stress empêchent les traitements d’avoir leur efficacité optimale.
La priorité de toute intervention médicale devrait être de restaurer le niveau d’énergie et de tolérance afin de donner les moyens aux patients de mieux réagir aux traitements et de mobiliser les capacités de réponse de leur organisme : immunité, modulation de l’inflammation, réparation tissulaire, vasodilatation, relaxation des muscles striés et lisses, etc…
Il est urgent que le milieu médical cesse de regarder le stress et son modulateur, le magnésium, comme des « histoires de confort » qui ne les concernent pas.
Tolérance et biodisponibilité des sels de magnésium
On distingue trois générations de sels de magnésium.
La première vient de l’Antiquité. Ce sont les sels inorganiques comme les oxydes, hydroxydes, chlorures, sulfates. Les magnésium dits « marins » sont des cocktails de toutes ces formes. Ce sont des laxatifs, très mal absorbés, qui donnent souvent des douleurs abdominales et des flatulences. Par ailleurs ces sels inorganiques peuvent déséquilibrer l’équilibre acido-basique. L’oxyde de magnésium, favorise une alcalose en réagissant avec l’acide chlorhydrique de l’estomac, et le chlorure de magnésium une acidose. Ils sont pourtant encore sur le marché.
La deuxième génération apparue au XXème siècle combine le magnésium à des molécules organiques : lactate, pidolate, aspartate… Ils sont mieux tolérés et mieux absorbés, mais accélèrent le transit dans plus d’un tiers des cas et restent assez mal absorbés. De plus certains de ces sels peuvent avoir des effets contre-productifs. Le plus prescrit en France, le lactate, est en fait de l’acide lactique, un catabolite de l’effort dont l’accumulation entraîne fatigue et courbatures et qui est utilisé chez l’animal pour engendrer de l’anxiété ! On trouve des taux de lactate augmentés à la fois dans les états d’anxiété généralisée et dans la fibromyalgie (Murrough). Le plus prescrit en Allemagne l’aspartate, est comme, le glutamate un excitotoxique impliqué dans l’épilepsie et la mort neuronale !
Le glycérophophate de magnésium dont le caractère non laxatif a été découvert à la fin des années 1980 par le Dr Mettey, un pédiatre de Tours qui cherchait un sel de magnésium toléré à de fortes doses pour permettre la survie d’un enfant porteur d’une hypomagnésémie congénitale a permis l’apparition de magnésiums de « troisième génération ». Une étude a par la suite objectivé cette différence :
20 volontaires reçoivent pendant 28 jours 400 mg de magnésium ous forme de 11 sels différents ou un placebo ;
ces sels produisent une incidence de diarrhées allant de 96 % pour le sulfate à 20 % pour le phosphate, en passant par 32 % pour le lactate, alors qu’elle est de 7 % pour le glycérophosphate, l’incidence du placebo.
Il est d’autant plus important que les sels de magnésium utilisés soient non laxatifs que le stress est associé à un hyperkinétisme du tube digestif qui est déjà un facteur de transit accéléré et de malabsorption.
La rétention cellulaire du magnésium
Jean Durlach, endocrinologue de l’Hôpital Cochin, fondateur de la Société pour le Développement des Recherches sur le Magnésium, reprenant une piste proposée par le Pr Henri Laborit, a été le premier à émettre l’hypothèse que l’élévation de la taurine constatée dans les déficits magnésiens, suggérait qu’elle joue un rôle d’ »hormone épargneuse de magnésium ».
De nombreuses études réalisées par la suite ont objectivé que la taurine joue un rôle synergique avec le magnésium :
dans les transports ioniques, pas seulement du magnésium/calcium mais aussi du sodium/potassium, donc dans la régulation osmotique, avec un effet anti-rétention d’eau,
de stabilisant des membranes cellulaires,
de régulateur de récepteurs,
d’antioxydant,
d’anti-inflammatoire (en neutralisant l’hypochlorite – eau de Javel – sécrétée par les globules blancs).
La taurine est un neurotransmetteur sédatif qui agit avec le GABA et a sérotonine non seulement contre l’anxiété mais aussi contre la mort neuronale et l’épilepsie via un effet modulateur sur les récepteurs NMDA. Elle est utilisée dans le traitement de l’épilepsie.
La taurine est un protecteur cardiovasculaire, qui favorise l’évacuation du cholestérol dans les sels biliaires, réduit la tension artérielle et est prescrite dans les arythmies cardiaques et l’insuffisance cardiaque.
La taurine est un inhibiteur, avec le magnésium de la pénétration de l’éthanol et des métaux lourds dans les cellules, et concourt à l’élimination des toxiques liposolubles dans les sels biliaires.
Elle a des effets cytoprotecteurs sur tous les tissus étudiés : cerveau, rétine, coeur, rein, etc….
La taurine est donc un agent calmant, à la fois réducteur de la vulnérabilité aux stress de tous ordres et protecteur vis-à-vis de leurs conséquences, capable d’agir en synergie avec le magnésium et d’entraîner son épargne intracellulaire
Intérêts multiples de l’arginine
L’arginine, en tant que précurseur de la créatine.
La créatine une fois phosphorylée grâce au magnésium sous la forme de créatine phosphate, est un soutien énergétique, capable de restaurer des liaisons riches en énergie de l’ATP pendant un effort intense,par exemple une accélération lors d’un sport (un sprint, la montée au filet d’un joueur de tennis, etc…), mais aussi lors d’un stress aigu.
Lorsque l’ATP (adénosine triphosphate) délivre son énergie, il perd une liaison phosphate et devient ADP (adénosine diphosphate), puis selon le même processus AMP (adénosine monophosphate). Si l’AMP n’est pas rechargé, il est catabolisé en acide urique, excrété par les urines.
La créatine phosphate, comme un petit avion qui vient en vol recharger les réservoirs d’un gros porteur, restaure en cas d’urgence les liaisons phosphates de l’ATP.
L’arginine s’avère stimuler la multiplication des mitochondries, les centrales de production énergétique. L’agmatine un métabolite de l’arginine protège les mitochondries.
L’arginine, un autre acide aminé, associé à la Lysine, a montré dans plusieurs études des effets anxiolytiques.
L’arginine donne aussi des polyamines (spermine, spermidine, putrescine), des facteurs anaboliques de réparation tissulaire (muscles, système cardiovasculaire, tube digestif…) et joue un rôle dans le soutien des défenses immunitaires.
L’arginine en tant qu’inhibiteur de l’absorption des graisses, ce que l’on a appris grâce aux travaux du chercheur de Philadelphie, David Kritchevsky,
stimulant de la lipolyse, précurseur de l’oxyde nitrique (NO), un puissant vasodilatateur, principe actif des dérivés nitrés (trinitrine) utilisés en cardiologie contre l’angine de poitrine, et pour la stimulation de la circulation pénienne (Viagra)
– via l’oxyde nitrique supprime des effets négatifs des corticoïdes, second messagers du stress
aide à lutter contre le surpoids, le syndrome métabolique et leurs conséquences cardiovasculaires amplifiées par le stress.
Etudes sur le magnésium
Energie, fatigue, fibromyalgie, sport
Dans l’étude InChianti menée chez 1453 personnes âgées en moyenne de 67 ans, le statut magnésien s’est avéré fortement corrélé aux quatre types mesures de force musculaire réalisées au niveau des membres supérieurs et inférieurs.
Lorsque l’on étudie avec un cathéter cardiaque la sécrétion de noradrénaline et d’adrénaline lors d’un stress d’effort physique intense de 3 mn, elle ne diffère pas dans deux groupes randomisés.
Si l’un d’entre eux reçoit une injection de magnésium, celle ci supprime complètement l’élévation des cathécolamines pendant le stress d’effort.
Chez des volontaires sains, Golf a obtenu une réduction de l’élévation du cortisol et de l’aldostérone lors d’un exercice physique par l’administration préalable de magnésium.
Porta confirme que le magnésium est capable de pratiquement supprimer le doublement des taux de cortisol plasmatique et de réduire de manière dose-dépendante l’élévation des catécholamines provoquées par un exercice physique intense.
Plusieurs études, comme celle de Ripari effectuée chez les nageurs, ou celle de sur tapis roulant, mettent en avant des effets positifs d’une supplémentation magnésienne sur les performances (Monod). D’autres non.
On suspecte que le choix des sels de magnésium est important. Certains, comme le sulfate ou l’oxyde sont non seulement mal absorbés, mais laxatifs, d’autres comme le lactate, ajoutent des catabolites de l’effort qui résultent en fatigue et courbature (acide lactique), ou comme l’aspartate, sont excitotoxiques.
De nombreux auteurs objectivent un statut en magnésium particulièrement dégradé chez les fibromyalgiques (Romano).
La supplémentation chez des sujets présentant un syndrome de fatigue chronique a permis d’améliorer le niveau énergétique, l’état émotionnel et de normaliser le magnésium érythrocytaire (Cox).
La correction du déficit magnésien
Deux mesures de base peuvent améliorer le statut magnésien : l’augmentation des apports par les boissons et aliments et la réduction des stress.
Les principaux conseils que l’on peut donner pour optimiser les apports, réduire les antagonistes (réduction de l’absorption, augmentation de l’excrétion urinaire) et tirer partie des rétenteurs cellulaires (taurine, oméga trois, antioxydants) sont :
– boire des eaux riches en magnésium (Saveltat, Hépar, Contrex, Badoit, Quézac, etc…) – les eaux plates peuvent être utilisées pour les boissons chaudes et les soupes;
– du thé (mieux vert), plus souvent que du café, à classer dans les boissons “plaisir” à déguster de temps en temps ;
– remplacer les sodas industriels par des jus de fruits ou des smoothies;
– éviter les excès d’alcool, qui augmentent l’excrétion urinaire du magnésium et la sur-utilisation des vitamines B ;
– consommer des céréales complètes ou semi-complètes, de préférence sans gluten : quinoa, sarrasin, riz… On peut les consommer sous forme de flocons ou de semoules au petit déjeuner, les inclure dans les salades et les soupes ;
– du lait de soja enrichi en calcium à la place du lait de vache, doublement favorable en ce qui concerne le magnésium, ainsi que les yaourts au soja (si possible au bifidus), les tofu (le tofu soyeux est le plus facile à incorporer dans les recettes);
– des légumes secs : des lentilles, des haricots, des pois, des légumes verts et certains féculents comme la patate douce, la châtaigne, la banane… riches en magnésium et en vitamine B6 ;
– des oléagineux : amandes, noix, noisettes, noix de cajou, noix du Brésil, noix de pécan, pistaches (entiers, en poudre, en purées à mélanger dans les céréales ou à tartiner) ;
– globalement plus de végétaux riches à la fois en magnésium, en vitamines B, en anxioxydants et en polyphénols ;
– utiliser pour assaisonner de l’huile de colza (bio en bouteille de verre), de 2 à 3 cuillérées à soupe par jour (les oméga trois sont altérés par la chaleur);
– consommer 3 fois par semaine des poissons gras (saumon, truite de mer, flétan, maquereau, hareng, sardines…), des crustacés et des fruits de mer, cuits vapeur, pochés, marinés, crus…riches en taurine, magnésium et oméga trois.
Le besoin en magnésium étant proportionnel au stress, toute adaptation meilleure aura un effet d’épargne sur le statut magnésien.
Pour ce faire, quelques outils :
– techniques de relaxation (respiration complète consciente une fois chaque heure à fond : ventre, puis thorax, puis souffler à fond ; stretching; suspension par les mains 30 secondes plusieurs fois par jour, enchaînement “Recharge Décharge” sur http://www.youtube.com/watch?v=9k0hS8zBSos);
– méditation;
– massages;
– sport, en particulier la natation, le yoga, le Chi kung...;
– sorties dans la nature;
– musique, chant, danse…, toute expression créative;
– renforcements liens affectifs;
– sexualité;
– éventuellement avec l’aide d’une thérapie;
qui permettent de remplacer les “psychotropes” auto-destructeurs comme le sucré, la surbouffe, le tabac, l’excès d’alcool…par des “drogues qui font du bien”.
La supplémentation en magnésium
Les compléments par définition, n’interviennent que pour les nutriments dont les apports ne peuvent pas être assurés seulement par l’alimentation.
Si des choix judicieux, en particulier des eaux de boisson qui peuvent apporter des minéraux manquants sans aucune calorie, et si les outils de gestion du stress peuvent réduire les déperditions urinaires, il reste techniquement peu probable d’atteindre les apports journaliers recommandés.
L’apport moyen en France oscille entre 200 et 260 mg par jour et en suivant les conseils on peut augmenter ces apports de 80 à 120 mg par jour et arriver à une fourchette entre 280 et 380 mg par jour pour des apports recommandés entre 375 et 420 mg par jour.
Ce à quoi s’ajoute l’érosion quotidienne associée à la quasi impossibilité de vivre avec un niveau zéro de stress et la grande fréquence de vulnérabilité génétique au stress associée à une moins bonne recapture cellulaire.
Comme pour la vitamine D, la vitamine E, la vitamine B6 et l’iode,les limites techniques de l’alimentation actuelle ne permettent pas de couvrir les besoins en magnésium et relèvent donc d’une supplémentation (pour l’iode il serait possible de s’en passer en enrichissant les céréales, et non le sel que l’on veut réduire, en iode, et en consommant plus de produits de la mer, en particulier des algues).
Par ailleurs si la dose nutritionnelle, nécessaire au quotidien pour ne pas être en déficit, n’est pas atteinte, la dose correctrice de déficit qui permet de remonter le passif accumulé ne peut relever que d’une supplémentation.
Elle est préconisée entre 400 et 600 mg par jour, en plus des apports alimentaires.
On va donc distinguer dans la supplémentation magnésienne la cure d’attaque, correctrice, avec la dose nutritionnelle, d’entretien, ainsi, étant donné que le besoin en magnésium est proportionnel au stress, une adaptation aux circonstances.
Les complexes de troisième génération de magnésium contiennent du glycérophosphate de magnésium, le moins laxatif et le mieux absorbé des sels de magnésium connus, de la taurine pour faciliter la recapture du magnésium qui sort des cellules sous l’effet des stress, de la vitamine B6 pour compenser les surutilisations liées au stress, au sport, à la montée des oestrogènes, à l’inflammation et pour permettre la production suffisante de neurotransmetteurs équilibrants comme le GABA, la sérotonine, la mélatonine et la taurine et de l’arginine.
Pour en savoir plus :
www.lanutritherapie.fr
Jean Paul Curtay, Okinawa, un programme global pour mieux vivre, Anne Carrière
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