Lorsque, sous l’effet du signal envoyé par la noradrénaline des surrénales, le calcium entre massivement dans la cellule il entraîne une sortie de magnésium des cellules.
Le magnésium étant vital, la cellule possède de nombreux transporteurs pour en recapter le maximum. Mais le recaptage n’étant pas total, le magnésium circulant augmente. Le rein, dont le rôle est d’éliminer les déchets comme l’urée , et de conserver l’homéostasie des niveaux sanguins des molécules utiles comme les minéraux, les vitamines, les acides aminés, les hormones… fait passer dans les urines le magnésium en excès.
Les stress répétés sont donc responsables d’une surutilisation de magnésium par déperdition urinaire qui aggrave les déficits de 100 à 220mg liés aux manques d’apports quotidiens par l’alimentation.
Or, le magnésium est l’inhibiteur calcique physiologique. C’est lui qui module la quantité de calcium qui entre sous l’effet de la noradrénaline. Si son niveau baisse, pour le même stress, la noradrénaline va faire entrer plus de calcium dans la cellule. Résultat : le stress a tendance à s’auto-amplifier.
Et ceci est d’autant plus marqué que le stress a coûté de l’énergie. Une énergie qui le plus souvent n’est pas utilisée. Si le chauffeur de bus klaxonne à cause d’une voiture qui bloque la circulation, le piéton ne se met pas à fuir ou à frapper le conducteur. Cette énergie mobilisée se retourne contre lui sous forme de tensions musculaires, d’agitation du tube digestif, d’éréthisme cardiovasculaire….
Par ailleurs la déperdition d’énergie fatigue, mais plus grave, le catalyseur essentiel pour produire l’ATP, le magnésium, est moins disponible, ce qui entraîne non plus de la fatigue réparable, mais de la fatigabilité, une baisse de capacité à produire de l’énergie.
Si l’on se sent plein d’énergie, quelle que soit la situation, on se sent capable de faire face. En cas de fatigue, le plus souvent associée à des sensations inconfortables de tensions et douleurs musculaires, de spasmes digestifs, on est vulnérabilisé.
La première fois que l’on passe devant une porte qui claque, le coeur s’accélère, les muscles se tendent. On ne s’en aperçoit même pas.
Mais la centième fois, on peut sursauter, ressentir des troubles digestifs (de l’aérophagie, une pesanteur ou de l’acidité gastrique, des ballonnements, un spasme vésiculaire), avoir des palpitations, déclencher une céphalée…
A l’époque où la prise de magnésium était moins connue, cette auto-amplification du stress menait souvent à des crises de « tétanie », en particulier chez les dits « spasmophiles » (aujourd’hui reconnus comme de mauvais recapteurs génétiques du magnésium cellulaire). Aujourd’hui que ces personnes savent pour la plupart qu’elles doivent prendre du magnésium, on voit plutôt une amplification plus lente, mais plus durable, associée à du « burn-out » dans une sous-population à tendance « perfectionniste », qui se traduit par des dépressions et des syndromes de fatigue chronique, souvent associés à des douleurs, de l’inflammation et une immuno-dépression : la fibromyalgie.
Pour en savoir plus :
SEELIG M. S., «Consequences of magnesium deficiency on the enhancement of stress reactions; preventive and therapeutic implications (a review)», J Am Coll Nutr, 1994; 13 (5): 429-446.
Curtay Jean-Paul, Blanc-Mathieu Véronique, Thomas, Thierry, La Fibromyalgie, un programme global pour améliorer votre santé, Thierry Souccar, 2011
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