Les études les plus frappantes ont été réalisées dans ce domaine avec l’une des vitamines qui est aujourd’hui, de ce fait, l’objet du plus grand de publications, le nicotinamide, substrat de la poly(ADP-ribosyl)ation, un des systèmes-clés de la réparation de l’ADN.
L’activité de la poly(ADP-ribosyl)ation est corrélée à la longévité spécifique de chaque espèce et elle est dans les cellules prélevées sur des centenaires supérieure à celle des sujets contrôles.
Une réduction de cette activité est associée à des risques de cancers et de maladies auto-immunes augmentés.
Or dès 1963 Chambon a montré que l’activité de la poly(ADP-ribosyl)ation est sous la dépendance des dérivés de la vitamine PP, le nicotinamide.
Il s’est avéré par la suite que le NAD dérivé du nicotinamide est aussi essentiel au fonctionnement des sirtuines, impliquées à la fois dans la longévité, la dépense énergétique et le surpoids (la SIRT1, dont l’activité s’élève avec la réduction calorique, la baisse de la glycémie et l’activité physique), et à la réparation de l’ADN (SIRT6 , son « orchestrateur »).
Les sirtuines et la poly (ADP-ribosyl)ation sont en compétition pour le NAD.
Augmenter sa synthèse par les précurseurs comme le nicotinamide, et favoriser sa conservation par les antioxydants, s’avère donc une intervention clé pour favoriser et la longévité et la réparation de l’ADN, qui, de toutes évidence, sont liées.
De nombreux chercheurs s’orientent aussi dans cette voie à des fins de prévention des pathologies dégénératives comme le diabète, les maladies auto-immunes, neuro-dégénératives et les cancers.
Suite à l’étude de Berger et Sikorski qui avait montré une stimulation de la réparation de l’ADN des lymphocytes par le nicotinamide, une étude clinique de supplémentation avec 100 mg d’acide nicotinique pendant 8 semaines a permis de multiplier en moyenne par 5 les taux circulants de NAD. La diminution des cassures de l’ADN a été proportionnelle à l’élévation des taux de NAD. Après 8 semaines de supplémentation les lymphocytes exposés à des agressions radicalaires subissent moins de dommages oxydatifs sur l’ADN.
Selon Kirkland, les besoins en acide nicotinique (ou nicotinamide) devraient être révisés pour assurer la stabilité du génome. Les besoins sont augmentés par toutes les agressions : des rayonnements UV aux chimiothérapies.
L’efficacité de l’utilisation empirique pendant des décennies du nicotinamide dans la prévention et le traitement de la lucite (une réaction inflammatoire au soleil) peut s’expliquer maintenant par son effet d’induction de la poly-ADP(ribosyl)ation.
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