Comme nous l’avons vu dans lles textes précédents, si nous avons du cholestérol c’est pour de bonnes raisons. Il joue de nombreux rôles positifs cruciaux dans le fonctionnement de chacune de nos cellules et dans la santé de tous nos systèmes du muscle au cerveau, en passant par le cœur.
Il ne se retrouve mêlé aux pathologies cardiovasculaires que modifié, par exemple par le tabac, la pollution, l’inflammation… ce qui l’empêche alors d’être épuré par les globules blancs des parois artérielles sous forme de dit « bon cholestérol » HDL.
Il ne s’agit donc pas de faire baisser à tout prix le cholestérol total comme le font les statines (et ce prix, en effets secondaires est loin d’être négligeable : un tiers des patients en souffre et on trouve chez les autres des effets délétères détectables si l’on regarde leurs cellules de plus près), mais d’améliorer le rapport LDL/HDL, de protéger les parois artérielles et d’éviter – ce que l’on recherche avant tout au final – d’en arriver à une pathologie cardiovasculaire : infarctus, accident vasculaire cérébral, artères carotides sténosées, artérite…
Il faut que le cholestérol HDL soit au dessus de 0,40 g/l, mieux supérieur à 0,60 g/l, encore mieux que le rapport LDL/HDL soit inférieur à 3,5. On peut aller plus loin et le faire descendre en dessous de 3.
Et, par ailleurs, le « primum movens » de l’athérosclérose n’est pas l’élévation du cholestérol, mais les dommages faits aux parois artérielles par l’hypertension, l’hyperactivité des plaquettes, le tabac… contre lesquels les statines ne font rien, ainsi que quelques autres facteurs de risque sur lesquels les statines ne font rien non plus, comme l’excès de fer, l’élévation de l’homocystéine ou de la Lp(a)…
Comment améliorer le rapport « mauvais cholestérol » sur « bon cholestérol » (LDL/HDL) ?
Les polluants, l’inflammation peuvent modifier l’ApoB, l’étiquette protéique ApoB des LDL, mais aussi la « glycation », l’accrochage du glucose sur cette étiquette. Cette modification, nous l’avons vu, empêche l’échange des étiquettes dans la paroi artérielle, au sein des macrophages éboueurs de l’excès de cholestérol, afin qu’il reparte se faire épurer via la vésicule biliaire sous forme de cholestérol HDL.
Si l’on veut donc que les LDL ne se modifient pas et que l’excès de cholestérol soit renvoyé des parois artérielles au lieu d’y rester bloqué, il est évident qu’il faut :
1) ne pas fumer
2) assainir son environnement
3) détoxifier les polluants que l’on ne peut éviter
4) ne pas être en surpoids, associé à la fois à de l’inflammation et à l’élévation d’autres facteurs de risques cardiovasculaires
5) ne pas devenir diabétique mais aussi, même si l’on n’est pas diabétique, éviter les montées excessives de glucose dans le sang à cause d’excès de sucres rapides
6) se protéger des autres causes d’inflammation, certaines étant liées à la qualité des repas, à l’excès fer, flore, aux infections chroniques, au stress, à la dépression et à la sédentarité…
Nous allons passer en revue ces différents moyens d’améliorer notre rapport LDL/HDL.
Ne pas fumer
Une bouffée de cigarette contient 4700 toxiques et un million de milliards de radicaux libres.
Fumer un paquet de cigarettes par jour
– double le risque d’accident vasculaire cérébral ;
– triple le risque de coronaropathie ;
– quintuple le risque d’infarctus du myocarde et de mort subite chez les grands fumeurs inhalant la fumée.
Mais fumer une seule cigarette par jour augmente déjà les risques de 40%.
Le tabagisme passif est aussi concerné.
Il augmente en moyenne le risque d’infarctus de 20% et concerne les enfants qui ont été exposés via leurs parents. Il est responsable d’environ 5000 décès prématurés chaque année en France dont les 2/3 sont de cause cardiovasculaire.
L’étude finlandaise The Cardiovascular Risk in Young Finns Study objective que les enfants de parents qui fument ont à l’âge adulte un risque augmenté d’être porteurs de plaques dans les carotides de 70% par rapport aux enfants de parents non fumeurs et de 300% si les parents fument en présence de leurs enfants (ce qui se traduit par la présence de cotinine chez l’enfant).
West HW et al, Exposure to parental smoking in childhood is associated with increased risk of carotid atherosclerotic plaque in adulthood : the Cardiovascular Risk in Young Finns Study, Circulation, 2015 Apr,131 (14) : 1239-46
Comme nous l’avons vu dans le texte Abolition de l’esclavage au sucre, la tension pulsionnelle élevée associée à de l’impatience, de l’intolérance aux frustrations, et qui relève à la fois de prédispositions génétiques, du stress et de déficits nutritionnels, vulnérabilise à la dépendance, non seulement au sucre, mais à l’alcool et au tabac qui ont des effets sérotoninergiques sur le cerveau (la sérotonine étant le frein des pulsions).
Or, il existe de « bonnes drogues » qui ont des effets sérotoninergiques sans avoir de toxicité :
les glucides lents comme les légumes secs, les céréales semi-complètes
les oléagineux
le chocolat noir
le sport
le contact avec l’eau
les massages
la sexualité
le magnésium associé à des vitamines B, de la taurine, de l’arginine et éventuellement du nicotinamide (vitamine PP) à des doses supranutritionnelles (Magdyn– Bionutrics/Metagenics- 3 sticks/j, Nicobion 500 – Teofarma – de 1 à 2 comprimés/j).
Ces bonnes drogues, progressivement mises en place et ajustées en fonction des goûts et besoins de chacun, permettent de se détacher sans effort du tabac, et sans compenser par d’autres sérotoninergiques indésirables comme le sucré, la surbouffe ou l’alcool.
Assainir son environnement
La seule pollution aérienne a des effets pro-inflammatoires qui retentissent sur l’ensemble de notre organisme, et augmentent pas seulement les risques d’asthme, d’autres pathologies respiratoires comme les cancers du poumon, mais aussi les risques et de diabète et de maladies cardiovasculaires.
Malgré de nombreuses études, ces faits ont fortement tardé à être reconnus et les mesures adaptées commencent à peine à débuter une timide mise en place, comme une politique d’élimination progressive du diesel, source de particules inflammatoires, diabétogènes et athérogènes.
La pollution aérienne entraîne dans le sang une élévation des marqueurs de stress oxydatif, d’inflammation et une hyperactivation des plaquettes.
Yamamoto SS et al, A systematic review of air pollution as a risk factor for cardiovascular disease in South Asia : limited evidence from India and Pakistan, Int J Hyg Environ Health, 2014, 217 (2-3) : 133-44
Dans une étude allemande sur 3607 personnes au départ sans diabète, celles qui vivent dans les 100 m proches d’une voie à grande circulation voient une augmentation du risque de diabète de 37% en seulement 5 ans par rapport à celles qui vivent à plus de 200 m.
Weinmayr G et al, Long-term exposure to fine particulate matter and incidence of type 2 diabetes mellitus in a cohort study : effects of total and traffic-specific air pollution, Environ Health, 2015 Jun,14 : 53
Une méta-analyse sur 10 études incluant 2 371 907 personnes, le risque de diabète s’élève pour chaque augmentation de 10 mcg par mètre cube
de 39% pour les particules PM 2,5
de 34% pour les PM 10
de 11% pour le NO2.
Wang B et al, Effect of long-term exposure to air pollution on type 2 diabetes mellitus risk : a systemic review and meta-analysis of cohort studies, Eur J Endocrinol, 2014, 171 (5) : R173-82
La pollution aérienne a des effets hypertenseurs même chez les enfants.
Bilenko N et al, Associations between particulate matter composition and childhood blood pressure – The PIAMA study, Environ Int, 2015 Jul, 84 : 1-6
Etant donné l’augmentation systématique des hospitalisations pour arythmies cardiaques, infarctus et insuffisance cardiaque qui suit les jours de pics de pollution, les chercheurs ont calculé que le simple respect des normes données par l’OMS en ce qui concerne le NO2 et les PM 10 et 2,5, la Belgique économiserait plus de 40 millions d’euros par an.
Devos S et al, Cost saving potential in cardiovascular hospital costs due to reduction in air pollution, Sci Total Environ, 2015 Sep, 527-528 : 413-9
Une méta-analyse sur 35 études, met en évidence que les augmentations de pollution par les PM 2,5 et 10, le NO2, le SO2 et le CO, font grimper le nombre des hospitalisations en urgence pour insuffisance cardiaque. Les chercheurs calculent que la seule réduction de 3,9 mcg par mètre cube de PM 2,5 économiserait aux Etats Unis plus de 300 millions de dollars sur ce poste.
Shah AS et al, Global association of air pollution and heart failure : a systematic review and meta-analysis, Lancet, 2013, 382 (9897) : 1039-48
Dans une étude canadienne comprenant 89 248 femmes, une exposition aux PM 2,5 supérieure de 10 mcg/m3 accroît la mortalité par infarctus de 34%.
Villeneuve PJ et al, Long-term Exposure to Fine Particulate Matter Air Pollution and Mortality Among Canadian Women, Epidemiology, 2015 Jul, 26 (4) : 536-45
L’OMS attribue en 2014 à la pollution aérienne plus de 7 millions de décès précoces dans le monde, un décès sur 8, dont 80% sont de cause cardiovasculaire en ce qui concerne la pollution extérieure, et 60% en ce qui concerne la pollution intérieure.
www.who.int/mediacentre/news/releases/2014/air-pollution/en/
La France qui est gravement en défaut pour la plupart des grandes villes par rapport aux normes européennes, comparaît devant la Cour de Justice Européenne. Au total la pollutiuon aérienne est impliquée dans les décès précoces de 48 000 français par an.
www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/18834-La-pollution-de-l-air-fait-perdre-un-an-d-esperance-de-vie
www.respire-asso.org/le-prix-de-la-pollution-la-france-poursuivie-pour-pollution-de-lair/
En pratique, étant donné qu’il n’est pas possible d’arrêter de respirer, ou de porter tout le temps un masque, on ne peut que recommander quelques mesures de bon sens :
choisir si on le peut d’habiter et de travailler là où il y a le plus de verdure et le moins de voitures, d’usines et d’épandages de pesticides ;
ventiler ses lieux d’habitation et de travail ;
construire, décorer, nettoyer sa maison avec des produits bio ;
éviter autant que possible les transports aux heures de pointe ;
acheter des voitures d’occasion qui ont au moins 6 mois (qui relarguent moins de toxiques) ;
préférer les véhicules hybrides ou électriques aux véhicules à essence et encore plus au diesel qui devrait être retiré de la circulation.
Mais la pollution provient aussi de l’eau, des aliments, des vêtements, des cosmétiques, etc…
Pour réduire sa capacité de contribuer à l’inflammation, à l’agression des vaisseaux, à la déformation du cholestérol LDL, quelques autres conseils :
placer un filtre à charbon actif sur le robinet de l’évier ;
préférer l’eau minérale en bouteille (mieux de verre) à l’eau du robinet qui contient chlore, aluminium, cuivre, pesticides, traces de médicaments, etc… ;
privilégier les aliments bio ;
réduire les protéines animales beaucoup plus polluées que les végétaux ;
consommer plus de végétaux riches en fibres qui empêchent l’absorption de polluants et contiennent des détoxifiants, anti-oxydants et anti-inflammatoires ;
éviter tout produit gras en emballage plastique, conserves et cannettes dont l’intérieur est enduit de plastique (huiles, sauces, margarines, plats préparés – voir la newsletter Le Grand Dérèglement sur les perturbateurs endocriniens) ;
éviter de griller, faire roussir, les aliments par des cuissons agressives, les plus toxiques étant celles de la viande et du poisson ;
préférer les vêtements bio et ne jamais porter de vêtements neufs sans un premier lavage ;
éliminer les cosmétiques – y compris crèmes et huiles solaires -industriels contenant des additifs tels le paraben et autres perturbateurs endocriniens.
En achetant plus de produits bio et sains, non seulement nous réduisons notre exposition directe aux toxiques, mais nous réduisons indirectement la contamination de l’air et de l’eau par les industries qui les fabriquent et contribuons à une réorientation de l’économie vers une croissance compatible avec la santé.
Organisations qui luttent pour l’assainissement de l’air et de l’environnement
www.respire-asso.org
www.wwf.fr/Pollution
www.lesouffle.org
www.generations-futures.fr
www.menustoxiques.fr
Détoxifier les polluants que l’on ne peut éviter
Dans la situation actuelle où tout le monde est « supplémenté » par des polluants quotidiennement (on trouve des phtalates dans le corps de fourmis de zones quasi inaccessibles de la forêt amazonienne, des dérivés du DDT dans le krill de l’Antarctique…), il est judicieux de renforcer ses capacités de les bloquer, de les éliminer, de les neutraliser.
Boire chaque jour (élimination rénale) au moins 1,5 litres de liquides à la fois les moins pollués possibles et contenant des protecteurs :
eaux minéralisées (mieux, en bouteille de verre)
thé noir, blanc, mieux vert
infusions roïbos, hibiscus…
jus de fruits et smoothies bio et sans sucre ajouté…
Faire tous les jours minimum 1/2h de sport d’intensité moyenne (élimination par l’haleine et la sueur) :
marche rapide ou jogging
saut à la corde
danse, gymnastique aréobique
tennis…
Consommer à chaque repas une dominante végétale, riche en fibres, ce qui permet de réduire l’absorption de polluants et leur réabsorption par le cycle dit « entéro-hépatique » (la vésicule biliaire les évacue, l’intestin les réabsorbe – et fait de même avec le cholestérol).
Prendre un complément généraliste sans fer ni cuivre ni manganèse, contenant des antagonistes des polluants comme le magnésium, le zinc, le sélénium, ou des stimulants de la détoxification comme la N-acétylcystéine (précurseur de notre détoxifiant universel le glutathion) et les polyphénols (Multidyn/Multigenics Senior, Femina, Men, Ado, Junior – Bionutrics/Metagenics).
Possibilité de faire des cures de détoxification plus intenses avec des complexes contenant des doses pharmacologiquement efficaces de sulphoraphane (extrait de crucifères) et de principes actifs synergiques
(Physiomance Détox – Thérascience; cures de 10 jours, à faire de une fois par an à une fois par mois en fonction de l’intensité de l’exposition à la pollution – contre-indiqué si prise chronique de médicaments vitaux que l’on ne peut pas « détoxifier »).
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