ETUDES D’INTERVENTION THERAPEUTIQUES 4
Le prochain cours sur la nutrithérapie de la femme, de la femme enceinte, de l’enfant et de l’adolescent, (les 7 et 8 Novembre 2015 à Paris – ww.ienpa.com) sera particulièrement intéressant car de spectaculaires percées viennent d’être faites (par exemple stérilet en cuivre comme facteur de risque de fibromes, rôle de la constipation et des acides biliaires dans le risque de cancer du sein, efficacité du jeûne, des oméga 3 et des polyphénols dans le traitement du cancer du sein, spectaculaires résultats des catéchines de thé vert en topique dans les condylomes, et de la vitamine D dans l’autisme, une percée historique…).
Ces deux jours de cours décrivent les études concernant la nutrithérapie de la femme, de la femme enceinte, de l’enfant et de l’adolescent.
Quelques exemples :
Ménorragies
Les ménorragies sont d’autant plus sévères qu’il y de cycles anovulatoires, la quantité de muqueuse nouvelle accumulée
étant plus élevée dans ce cas.
La fréquence des cycles anovulatoires est fortement réduite par un régime végétarien et par la consommation quotidienne de graines de lins broyées. Elle est nulle chez les végétaliennes.
En comparant pendant 6 mois, 23 végétariennes et 22 non végétariennes on observe 4,6% de cycles anovulatoires chez les végétariennes contre 15,1% chez les non végétariennes.
S. I. Barr et al, Vegetarian vs nonvegetarian diets, dietary restraint, and subclinical ovulatory disturbances : prospective 6-mo study, Am J Clin Nutr, 1994, 60 (6) : 887-894
Les lignans des graines de lin sont principalement l’entérodiol et l’entérolactone.
Comme les phyto-oestrogènes ils ont de puissants effets anti-oestrogéniques associés à de faibles effets pro-oestrogéniques.
La prise quotidienne de graines de lin broyées sur 36 cycles a été associée à 0 cycle anovulatoire et un allongement systématique de la phase lutéale (en moyenne 1,2 jours), alors qu’on enregistre 3 cycles anovulatoires sur 36 et une phase lutéale plus courte chez les femmes consommant le placebo.
WR Phipps M et al, Effect of flax seed ingestion on the menstrual cycle, J Clin Endocrinol Metab, 1993 77(5):1215 – 1219
Fibromes
L’utilisation d’un dispositif intra-utérin en cuivre (un puissant pro-inflammatoire) est reconnu comme un facteur de fibrome.
L’exposition au monobutyl phthalate (un perturbateur endocrinien) est associée selon l’étude NHANES sur 1227 femmes de 20 à 54 ans à une augmentation des risques de
36% pour l’endométriose
56% pour les fibromes utérins
71% pour une association des deux pathologies
Weuve J et al, Association of exposure to phthalates with endometriosis and uterine leiomyomata: findings from NHANES, 1999-2004, Environ Health Perspect, 2010, 118 (6) : 825-32
En examinant chez des pêcheurs des Grands Lacs la contamination par PCB et dioxines (perturbateurs endocriniens oestrogènes-like), les chercheurs objectivent une augmentation significative du risque de fibromes.
Anissa Lambertino et al, Uterine Leiomyomata in a Cohort of Great Lakes Sport Fish Consumers, Environ Res, 2011, 111 (4) : 565–572.
Une étude réalisée sur des cellules en culture de fibromes utérins, montre que le curcuma (un puissant anti-inflammatoire)
augmente l’apoptose des cellules
a un puissant effet anti-inflammatoire sur NFkappaB
inhibe la production de fibronectine.
Malik M et al, Curcumin, a nutritional supplement with antineoplastic activity, enhances leiomyoma cell apoptosis and decreases fibronectin expression, Fertil Steri, 2009, 91 (5 Suppl), 2177-84.
L’ensemble des outils nutritionnels anti-inflammatoires (et souvent modulateurs des oestrogènes en même temps) :
suppression ou forte réduction des viandes ;
alimentation centrée sur les végétaux ;
aliments riches en polyphénols et en antioxydants :
fruits et légumes, baies et fruits rouges/noirs, thé vert,
chocolat noir, amandes complètes, compléments…
huile d’olive ;
curcuma, clou de girofle, autres aromates et épices ;
oméga 3 et GLA ;
magnésium ;
bromélaïne ;
vitamines D et K
peuvent contribuer à la prévention et au traitement des fibromes.
L’endométriose guérit naturellement après la ménopause
(ce qui est la justification de l’utilisation des analogues de la GnRH qui bloquent l’hypophyse et induisent une ménopause artificielle) ;
2) Elle régresse fortement pendant la grossesse sous l’effet de la progestérone ;
3) Les douleurs de l’endométriose sont principalement présentes
4) Les douleurs dues à l’endométriose sont dues à une libération excessive de prostaglandines et de leucotriènes.
On retrouve donc les mêmes facteurs d’aggravation et de réduction que pour les fibromes, dont les mesures alimentaires et complémentaires anti-inflammatoires.
Dysménorrhée
Une méta-analyse des études contrôlées chez l’homme met en évidence les effets significatifs antalgiques dans les dysménorrhées du
magnésium, associé ou non à la vitamine B6
de la vitamine B1 (thiamine) à 100 mg/j
Proctor ML et al, Herbal and dietary therapies for primary and secondary dysmenorrhoea, Cochrane Database Syst Rev, 2001, (3) : CD002124
Une méta-analyse sur 13 études contrôlées et randomisées objective aussi des effets
de l’activité physique
de la réduction des apports en graisses
de la supplémentation en oméga 3.
Fugh-Berman A et al, Complementary and alternative medicine (CAM) in reproductive-age women : a review of randomized controlled trials, Reprod Toxicol, 2003, 17 (2) : 137-52
La dysménorrhée, de nouveau, ayant une composante centrale inflammatoire, tous les outils anti-inflammatoires alimentaires et complémentaires sont indiqués.
Syndrome prémenstruel
20 à 40% des femmes sont affectées par le syndrome prémenstruel, expliqué par un déséquilibre entre les oestrogènes (hyper-oestrogénie) et la progestérone (insuffisance lutéale), les dépressions de certains nutriments entraînées par la montée des oestrogènes (magnésium et vitamine B6) et un profil de tension pulsionnel élevée.
Elle combine des manifestations physiques : gonflements (seins, hanches), prise de poids, maux de tête et psychologiques : attirance pour le sucré, impatience, intolérance aux frustrations, impulsivité, anxiété, troubles du sommeil, dépression…. tous associés une fois de plus avec une composante inflammatoire.
De nombreuses manipulations alimentaires, complémentaires et comportementales permettent de réduire l’hyperoestrogénie, d’obtenir une amélioration du rapport noradrénaline/sérotonine et d’avoir un impact anti-inflammatoire puissant :
une alimentation végétarienne (mieux sans produits laitiers et pauvre en maïs riches – comme les viandes – en leucine, pro-inflammatoire et compétitrice du tryptophane), faible en graisses saturées, trans et oméga 6, plus riche en oméga 3, polyphénols, antioxydants, magnésium, vitamines B…
des aliments/boissons particulièrement riches en polyphénols : fruits – en particulier grenade, baies rouges, noires, violettes, et légumes, chocolat noir, thé vert, hibiscus, amandes entières, curcuma…
les glucides lents ;
des oléagineux ;
des crucifères contenant de l’indole C 3 carbinol (inducteur du catabolisme des oestrogènes, comme le romarin) ;
du safran ;
du soja riche en phytooestrogènes ;
des graines de lin broyées ;
des compléments de magnésium, vitamines B (en particulier B6, B9, B12), nicotinamide (vitamine PP), vitamine D, phytooestrogènes de soja ;
si insuffisant des compléments de safran et/ou de gattilier.
Le laboratoire pionnier à MIT de la nutrition cérébrale a démontré que la consommation de viandes et protéines animales fait chuter le tryptophane circulant, réduit la sérotonine cérébrale et aggrave les tensions pulsionnelles élevées, y compris dans le syndrome prémenstruel et que les glucides lents font les effets inverses.
Wurtman RJ et al, Effects of normal meals rich in carbohydrates or proteins on plasma tryptophan and tyrosine ratios,
Am J Clin Nutr, 2003, 77 (1) : 128-32
Wurtman JJ et al, Effect of nutrient intake on premenstrual depression, Am J Obstet Gynecol, 1989, 161 (5) : 1228-34
Les végétariennes ont une phase lutéale plus longue que les non végétariennes.
S. I. Barr et al, Vegetarian vs nonvegetarian diets, dietary restraint, and subclinical ovulatory disturbances : prospective 6-mo study, Am J Clin Nutr, 1994, 60 (6) : 887-894
Par ailleurs la consommation de végétaux associée à des fibres entraîne une excrétion fécale double à triple d’oestrogènes comparée à celle des omnivores, comme cela a été objectivé par une étude, – et ceci contribue à faire baisser les taux circulants d’oestrogènes.
Goldin BR et al, Estrogen excretion patterns and plasma levels in vegetarian and omnivorous women, N Engl J Med, 1982, 307 (25) : 1542-7
Une méta-analyse sur 33 études contrôlées et randomisées objective des effets
du magnésium
de la vitamine B6
Fugh-Berman A et al, Complementary and alternative medicine (CAM) in reproductive-age women : a review of randomized controlled trials, Reprod Toxicol, 2003, 17 (2) : 137-52
Les mastalgies sont l’un des symptômes du syndrome prémenstruel. De 60 à 70% des femmes occidentales sont touchées à un moment ou un autre de leur vie, de 10 à 20% présentant des douleurs sévères.
On observe dans plusieurs études une corrélation avec une élévation excessive de la prolactine et une hyperoestrogénie.
Watt-Boolsen S et al, Serum prolactin and oestradiol levels in women with cyclical mastalgia, Horm Metab Rss, 1981, 13 (12) : 700-2
Les médicaments anti-prolactine, la bromocriptine et anti-oestrogéniques, le tamoxifène ont montré une efficacité mais associée à des très fréquents et sévères effets secondaires : nausées, vomissements, vertiges pour la bromocriptine ; bouffées de chaleur et sécheresse vaginale pour la tamoxifène (qui par ailleurs altère l’épigénétique).
Mieux, des mastectomies ont été pratiquées sur des femmes souffrant de sévères mastalgies !
Cancer du sein
La nutrithérapie peut intervenir
dans le traitement du cancer du sein (synergie, réduction des effets seocndaires, tolérance)
dans la prévention des pathologies à plus long terme favorisées par le traitement
dans l’optimisation de l’état de santé et de la survie des patientes
dans la prévention des récidives
dans la prévention des cancers primaires secondaires au traitement.
Constipation et cancer du sein
Dans la grande étude gouvernementale US NHANES I comprenant 123 cas de cancer du sein parmi 7702 femmes, une fréquence basse de selles est associée à une augmentation de 50% du risque de cancer du sein, et de selles dures de 80%.
M S Micozzi et al, Bowel Function and Breast Cancer in US Women, Am J Public Health, 1989, 79 (1) : 73–75
Jeûne et chimiothérapie
La restriction calorique réduit de 40% les taux circulants d’IG1,un promoteur de tumeurs.
Une étude long terme chez les humains, de 1 à 6 ans, montre qu’une restriction importante ne fait pas baisser IGF1.
Par contre une réduction, même modérée des apports protéiques
est associée à une baisse d’IGF1.
Dans une étude chez 6 volontaires le passage d’un apport moyen de 1,67 g/kg/j en protéines à 0,97 pendant 3 semaines fait passer
les taux circulants d’IGF1 de 194 ng/ml à 152.
Fontana L et al, Long-term effects of calorie or protein restriction on serum IGF-1 and IGFBP-3 concentration in humans,Aging Cell, 2008,7 (5) : 681-7
D’autres études confirment que la baisse d’IGF1 est essentielle à la fois
aux effets de sensibilisation aux chimiothérapies
aux effets directs anti-prolifératifs
à la restauration de l’apoptose
à la réduction de leurs effets secondaires
à l’élévation des taux de survie.
Oméga 3 et chimiothérapie
La prise régulière de compléments d’huile de poisson (en général 300 mg EPA + DHA dans l’étude VITAL chez des femmes de plus de 50 ans était associée à une réduction de 32% du risque de cancer du sein.
Theodore M. Brasky et al, Specialty Supplements and Breast Cancer Risk in the VITamins And Lifestyle (VITAL) Cohort, Cancer Epidemiol Biomarkers Prev, 2010, 19 (7) : 1696–1708.
Chez les patientes ayant un statut élevé en DHA
– le délai de progression de la maladie (« time to progression » ou TTP = reprise de l’expansion métastatique) est de 8,7 mois au lieu de 3,5 mois
– la moyenne de survie est de 34 mois contre 18 pour celles qui ont un statut bas.
P Bougnoux et al, Improving outcome of chemotherapy of metastatic breast cancer by docosahexaenoic acid :
a phase II trial, Br J Cancer, 2009, 101 (12) : 1978–1985
Une revue du leader français de l’utilisation des oméga 3 en chimiothérapie, le Pr Bougnoux, de l’Hôpital Universitaire de Tours, indique qu’ils ont été montrés sensibiliser à l’action de 15 oncostatiques et actifs sur des tumeurs du sein, de la prostate, du colon, du poumon, du col utérin, des ovaires, des neuroblastomes, leucémies et lymphomes.
Hajjaji N, Bougnoux P, Selective sensitization of tumors to chemotherapy by marine-derived lipids : a review, Cancer Treat Rev,,2013, 39 (5) : 473-88
Polyphénols et traitement du cancer du sein
Des études montrent qu’une supplémentation en catéchines de thé vert et/ou sulforaphane potentialisent les effets anti-prolifératifs
et pro-apoptotiques du tamoxifène.
Syed M. Meeran et al, Bioactive Dietary Supplements Reactivate ER Expression in ER-Negative Breast Cancer Cells by Active Chromatin Modifications, PLoS One, 2012, 7 (5) : e37748
La même association est capable de resensibiliser aux traitements hormonaux des cancers négatifs quant aux récepteurs à l’oestradiol, et de ce fait résistants.
Sinha S et al, Epigenetic reactivation of p21CIP1/WAF1 and KLOTHO by a combination of bioactive dietary supplements is partially ERα-dependent in ERα-negative human breast cancer cells, Mol Cell Endocrinol, 2015 May, 406, 102-14
Li Y et al, Synergistic epigenetic reactivation of estrogen receptor-α (ERα) by combined green tea polyphenol and histone deacetylase inhibitor in ERα-negative breast cancer cells, Mol Cancer, 2010, 9, 274
Des effets similaires sont obtenus avec la génistéine (phyto-oestrogènes de soja).
Li Y et al, Epigenetic reactivation of estrogen receptor-α (ERα) by genistein enhances hormonal therapy sensitivity in ERα-negative breast cancer, Mol Cancer, 2013, 12, 9
Comparés aux autres polyphénols, la lutéoline arrive le plus souvent en tête quant à ses effets anti-prolifératifs sur tout un éventail de cellules cancéreuses et de tumeurs in vivo.
Seelinger G et al, Anti-carcinogenic effects of the flavonoid luteolin, Molecules, 2008, 13 (10) : 2628-51
La lutéoline montre de puissants effets inhibiteurs du promoteur de tumeurs EGFR (epidermal growth factor receptor) dans les cellules de cancer du sein négatives pour les récepteurs à l’oestradiol.
Lee EJ et al, Luteolin exerts anti-tumor activity through the suppression of epidermal growth factor receptor-mediated pathway in MDA-MB-231 ER-negative breast cancer cells, Food Chem Toxicol, 2012, 50 (11) : 4136-43
Prévention des récidives
Phyto-oestrogènes de soja et cancer du sein
Les phytooestrogènes sont l’objet d’un vaste et agressive controverse.
Or, les études montrent que si ils sont sous forme alimentaire ils ont des effets indiscutablement positifs sur le risque de récidive et la mortalité chez les femmes ayant un cancer du sein.
Les isoflavones contenues dans le soja, mais aussi dans les légumes secs, par exemple le pois chiche, ont des impacts sur les régulations épigénétiques majeures impliquées dans
l’expression des gènes et la différenciation,
dont la méthylation de l’ADN
les modifications des histones
les modulations des actions d’ARN
et aussi sur
le systèmes de réparation de l’ADN
la diminution des marqueurs de dommages sur l’ADN (8OHDG)
le cycle de la division cellulaire
la prolifération
l’angiogénèse
la migration
l’invasion
les capacités métastatiques
l’acquisition de pouvoirs de multi-résistance aux médicaments.
Pudenz M et al, Impact of soy isoflavones on the epigenome in cancer prevention, Nutrients, 2014; 6 (10) : 4218-72
Sarkar FH et al, Soy isoflavones and cancer prevention,Cancer Invest, 2003; 21 (5) : 744-57
Par ailleurs les phytoestrogènes modulent l’affinité de l’oestradiol sur son récepteur (effet SERM),ce qui a des effets puissamment anti-promoteurs.
Une méta-analyse incluant 40 essais randomisés, 11 études d’intervention non randomisées et 80 études épidémiologiques.
Sur 44 études cas contrôles, 32 d’entre elles montrent une association entre une consommation élevée de produits à base de soja :
une réduction de l’incidence du cancer du sein
une amélioration des marqueurs pronostiques
une réduction de la mortalité par cancer du sein
Sur 7 études, 5 montrent une réduction de la mortalité par cancer du sein, ou de la mortalité générale
chez les femmes ayant été touchées par un cancer du sein.
Heidi Fritz et al, Soy, Red Clover, and Isoflavones and Breast Cancer : A Systematic Review, PLoS One, 2013; 8 (11) : e81968
Chez 1954 femmes américaines survivantes à un cancer du sein suivies 6,3 ans, on constate une réduction significative du risque de récidive avec l’augmentation de la consommation de soja.
La réduction des récidives chez celles qui prennent du tamoxifène et ont des apports élevés en soja est de 60% par rapport à celles qui prennent du tamoxifène et en consomment peu.
Guha N et al, Soy isoflavones and risk of cancer recurrence in a cohort of breast cancer survivors : the Life After Cancer Epidemiology study, Breast Cancer Res Treat, 2009,118 (2) : 395-405.
Dans la cohorte de Shanghai Breast Cancer Survival Study de 5033 femmes ayant survécu à un cancer du sein suite à une mastectomie, suivie en moyenne 3,9 ans, on observe 444 décès et 534 récidives ou décès dûs au cancer du sein.
Celles qui se trouvent dans le quartile le plus élevé de consommation de soja bénéficient
– d’une réduction de 32% des risques de récidive
– de 29% de la mortalité
ceci et dans les cas de présence de récepteurs aux oestrogènes ou non, de prise de tamoxifène ou pas.
Shu XO et al, Soy food intake and breast cancer survival, JAMA, 2009, 302 (22) : 2437-43.
Dans une autre cohorte chinoise de 524 patientes la fréquence des récidives est réduite de 33% chez les plus gtrandes consommatrices de soja.
Kang X et al, Effect of soy isoflavones on breast cancer recurrence and death for patients receiving adjuvant endocrine therapy, CMAJ, 2010, 182 (17) : 1857-62
3888 surviveuses à un cancer du sein diagnostiqué tôt sont suivies en moyenne 7,3 ans. Celles qui consomment le plus de phytooestrogènes de soja (de source alimentaire) : 16,3 mg ou plus par jour d’isoflavones, présentent une mortalité réduite de 54%.
Caan BJ et al, Soy food consumption and breast cancer prognosis, Cancer Epidemiol Biomarkers Prev, 2011, 20 (5): 854-8.
Avec un recul de 5 ans, 90% des femmes qui consomment le plus de soja survivent, contre 50% de celles qui n’en consomment le moins.
Conclusion : ces études permettent de cesser de déconseiller, au contraire de conseiller, le soja alimentaire même à forte dose – montré donc protecteur par 4 études sur des cohortes différentes, chinoises et américaines. Les phyto-oestrogènes alimentaires sont compatibles et synergiques avec le tamoxifène.
Cela ne valide par contre pas les compléments en phyto-oestrogènes chez les femmes ayant ou ayant eu un cancer du sein pour lesquels les étes amènent à rester plutôt prudent et ils restent particulièrement contre-indiqués en cas de prise de tamoxifène.
Thé vert et verrues ano-génitales
Des infections vaginales, du col ou anales à HPV 6 et 11 peuvent donner des verrues. Elles peuvent aussi toucher les hommes.
Dans une étude contrôlée et randomisée, l’application d’un mélange de catéchines de thé vert dans une crème (sinécatéchines à 15%) entraîne une disparition complète des verrues
chez 60% des femmes
45% des hommes.
78% des hommes et femmes voient par ailleurs leurs lésions régresser de 50% ou plus.
Seuls 4 à 6% des patients connaissent une récidive.
Le traitement est approuvé par la FDA et recommandé par le Center for Disease Control (Atlanta).
Stockfleth E et al, Topical Polyphenon E in the treatment of external genital and perianal warts : a randomized controlled trial,
Br J Dermatol, 2008, 158 (6) : 1329-38
Vitamine D et autisme
La découverte, confirmée, que la vitamine D conduit à des progrès spectaculaires dans l’autisme, une pathologie lourde, encore mal comprise et très difficile à gérer est un percée historique.
La vitamine D est indispensable au développement du cerveau.
Le déficit entraîne une déformation de la forme du cerveau et des ventricules élargis, retrouvés dans les troubles du spectre autistique.
Les chercheurs ont observé une amélioration des symptômes centraux de l’autisme chez un enfant dont la carence en vitamine D a été corrigée.
Jia F et al, Core symptoms of autism improved after vitamin D supplementation, Pediatrics, 2015 Jan, 135 (1) : e196-8
Le bon fonctionnement des récepteurs à la sérotonine, le neurotransmetteur qui contrôle les pulsions et à l’ocytocine, la « neuro-hormone de l’empathie », requièrent de la vitamine D. Les études observent des taux très abaissés de sérotonine cérébrale chez les autistes.
Patrick RP et al, Vitamin D hormone regulates serotonin synthesis.Part 1 : relevance for autism, FASEB J, 2014, 28 (6) : 2398-413
Une étude cas-contrôles chez 122 enfants, montre un statut nettement inférieur en vitamine D chez les autistes.
La sévérité de l’autisme évaluée par la Childhood Autism Rating Scale (CARS) est corrélée avec celle de l’intensité du déficit ou de la carence.
106 autistes carencés ou déficients en vitamine D participent à une étude de supplémentation avec 300 UI/kg/j sans dépasser 5000 UI pendant 3 moi
80,72% des sujets supplémentés bénéficient d’une amélioration significative
objectivée par
Childhood Autism Rating Scale (CARS)
les check lists de comportements aberrants
compte des stéréotypies
évaluation du contact oculaire
tests d’attention
Saad K et al, Vitamin D status in autism spectrum disorders and the efficacy of vitamin D supplementation in autistic children, Nutr Neurosci, 2015 Apr 15
Remarque : par ailleurs, la vitamine D est puissamment anti-inflammatoire.
La découverte récente de l’importance de la vitamine D dès la grossesse pour la prévention des troubles du spectre autistique,et de son rôle dans le co-traitement de la pathologie, est une avancée très importante qui peut améliorer de manière très significative l’avenir des enfants touchés.
Information et inscriptions pour les cours de nutrithérapie en salle ou on line : www.ienpa.com
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