Par ailleurs les gènes sont protégés par de multiples facteurs environnementaux et comportementaux qui permettent de réduire les expositions aux polluants et au rayonnement solaire, et nutritionnels qui neutralisent des molécules corrosives, en tête, les polyphénols et antioxydants.
Ce sont des géno-protecteurs que les études montrent capables d’inhiber de nombreuses altérations de l’ADN : oxydation des bases nucléiques (en particulier le 8OHDG), cassures des brins, micronuclei, remaniements chromosomiques .
L’efficacité des outils protéiques de réparation dépend aussi de la présence de leurs coenzymes, des vitamines et des minéraux.
Le spécialiste mondial des tests de carcinogénèse, Bruce Ames de l’Université de Berkeley, en Californie, a montré depuis plus de 10 ans que des déficits dans ces vitamines et minéraux peuvent entraîner des défauts de réparation de l’ADN aux conséquences aussi sérieuses que des mutations héritées sur ces systèmes.
De nombreuses vitamines et minéraux jouent des rôles fondamentaux dans la stabilité et la maintenance du génome.
Le zinc, par exemple est indispensable au bon fonctionnement de la plupart des réparateurs de l’ADN comme les polymérases et les glycosylases.
Le magnésium intervient aussi non seulement dans l’ADN polymérase mais dans tous les systèmes énergétiques qui soutiennent les capacités de réparation (synthèse de l’ATP).
Le magnésium est responsable de l’activation des vitamines B en coenzymes. Or deux vitamines B sont fondamentales dans la synthèse des bases nucléiques : les vitamines B9 et B12.
Des carences en zinc, magnésium ou vitamines B9 ou B12 ont montrées causes majeures d’infertilité, de risques tératogènes augmentés, de risques de cancers et de pathologies neuro-dégénératives.
Par ailleurs le magnésium pour les phosphorylations et les vitamines B9 et B12 pour les méthylations jouent un rôle majeur dans l’épigénétique, la modulation de l’expression génétique par l’environnement, depuis le développement in utero jusqu’à la fin de la vie.
Et les systèmes de poly(ADP-ribosyl)ation sont directement dépendants d’une disponibilité suffisante en NAD, le coenzyme dérivé du nicotinamide (une autre vitamine du groupe B, la vitamine PP).
Les vitamines C et E montrent des effets positifs sur les systèmes de réparation de l’ADN.
L’objectif de renforcer la stabilité du génome implique une révision des apports quotidiens recommandés en vitamines et minéraux selon des chercheurs comme Michael Fenech, du Genome Stability Project (CSIRO, Australie).
A l’inverse des réductions d’efficacité dûes à des mutations génétiques peuvent être compensées par des doses plus élevées de coenzymes minéro-vitaminiques.
Ce fait rapporté pour la première fois par le découvreur de la vitamine B5, Roger Williams, a été, dès 1955, à l’origine du texte fondateur de la nutrigénomique (Williams).
Les études récentes confirment cette possibilité.
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