16 Août 2016

La montée en puissance des perturbations psychologiques

Selon une étude Ipsos menée pour le compte de la Fondation FondaMental, 58 % des Français se déclarent affectés  eux-mêmes ou dans leur entourage par une maladie mentale.

Pour autant, près de 75 % des Français sous-estiment leur prévalence.

Les maladies mentales affectent une personne sur cinq chaque année     et une sur trois si l’on se réfère à la prévalence sur la vie entière.

Des travaux plus récents menés en Europe ont réévalué à la hausse le nombre de personnes affectées par un trouble psychiatrique.

Ainsi, selon une étude menée en 2010, 38 % de la population européenne ont souffert d’une maladie mentale au cours des douze derniers mois.

En 2013 une étude évalue à 12 millions le nombre de Français touchés par un trouble mental et le retentissement économique en coûts directs et perte de productivité de 109 milliards d’euros par an. 

Quant à la dépression, selon l’OMS près de 400 millions de personnes dans le monde sont touchées.

Pour la France, les données de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé indiquent qu’en 2010, 7,5 % des 15-85 ans avaient vécu un épisode dépressif caractérisé au cours des 12 derniers mois, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes.

Les chiffres varient par tranche d’âge entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant,   14 % chez l’adolescent, 10,1 % chez les 20-34 ans,  9 % chez les 35-54 ans.

Chez les hommes, la prévalence est maximale entre 45 et 54 ans (10,3 %).

Selon le baromètre santé 2010 de l’INPES, 18% des 55-85 ans

sont en état de souffrance psychologique.

En 2012, près de 3,6 millions de personnes couvertes par le régime général d‟assurance maladie ont été traitées avec des médicaments antidépresseurs. Environ 40% des dépressifs n’étant pas pris en charge à cette époque (ils étaient 63% en 2005 à ne pas l’être), cela signifie que plus de 5 millions de Français sont chaque année  en dépression.

Une enquête réalisée en 2005 par l’Inpes montre que 19 % des Français de 15 à 75 ans (soit près de 9 millions de personnes) ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie.

Par ailleurs, selon les études, entre 50 et 80% des personnes ayant connu un premier épisode dépressif, connaissent une récidive. Enfin, la dépression est chronique dans 15 à 20% des cas.

La dépression touche quasiment deux fois plus souvent les femmes que les hommes. On considère qu’au cours de sa vie, un homme sur 6 est touché par une dépression majeure, alors que l’on compte  une femme sur 4.

Il faut noter aussi de fortes disparités régionales dans les fréquences de dépression. Par exemple elle est de 17% aux Etats-Unis, contre 3% au Japon.

De nombreux facteurs de dépression, comme le stress, le burn out, le bore out, le chômage, la précarité… sont en pleine expansion,en France, comme en de nombreux autres pays, ce qui laisse présager que la fréquence de la dépression et des autres troubles mentaux vont continuer à augmenter.

De ce fait l’Organisation Mondiale de la Santé prévoit que la dépression sera en 2020 la première cause de morbidité chez la femme et la deuxième chez l’homme après les maladies cardiovasculaires.

Beaucoup de créateurs et de personnages célèbres ont souffert de dépression, dont :

Abraham Lincoln

Winston Churchill

Mary Shelley, l’auteur de Frankenstein

Tennessee Williams, le dramaturge auteur d’Un tramway nommé désir

William James, le psychologue

Serge Rachmaninov

Paul Gauguin

ou de psychose maniaco-dépressive comme

Michel-Ange

Newton

Goethe

Beethoven

Robert Schumann

Virginia Woolf

Ernest Hemingway qui s’est suicidé, comme son père, son frère et sa sœur.

En France chaque année de 40 à 100 enfants de moins de 12 ans se donnent la mort.

Or de nombreux outils nutritionnels, d’activité physique, cognitifs permettent de lutter mieux que par les médicaments contre la dépression.

1) Une alimentation anti-inflammatoire est

végétalienne, végétarienne ou à dominante végétale (« flexitarienne »)
riche en légumes secs, céréales semi-complètes – mieux sans gluten (riz, quinoa, sarrasin, amarante…) -, légumes racines, légumes verts, courges, soja sous toutes ses formes, champignons,  algues et dérivés,  oléagineux et  purées d’oléagineux (les amandes complètes sont les plus riches en polyphénols), fruits, jus de fruits, smoothies riches en polyphénols (grenade, myrtille, cassis, fraise, framboises, mûres, goji, açai…), chocolat noir
riche en oméga 3 – si l’on consomme du poisson, choisir les petits poissons à la fois moins pollués et plus riches en acides gras oméga 3 : hareng, sardine, maquereau, anchois non salés (pas en boîte dont l’intérieur est couvert de plastique et émetteur de perturbateurs endocriniens), qui ne doivent pas être agressés par la chaleur que ne supportent pas les acides gras oméga 3 : crus, marinés, vapeur, pochés à feu éteint ;  les huiles de tournesol, maïs, pépins de raisins, soja, noix où dominent les acides gras oméga 6 pro-inflammatoires sont remplacées par l’huile d’olive vierge, l’huile de colza ou l’huile de chanvre (bio et en bouteille        de verre) 
aromatisée par des épices puissamment anti-inflammatoires, en particulier le curcuma (dont on a montré qu’il augmente le BDNF),le clou de girofle, le gingembre, la moutarde sans poivre, la cannelle, toutes les herbes, l’oignon et l’ail…
privilégiant les thés, vert, oolong, noirs, le roïboos, l’hibiscus… par rapport au café qui fait sécréter de l’histamine dans l’estomac, fait perdre du magnésium dans les urines, bloque l’absorption des vitamines B ce qui aggrave la tension pulsionnelle élevée…

2) Une flore protectrice

Bien sûr, on peut proposer au départ une cure de probiotiques  (10 milliards d’UFC de lactobacillus/bifidus par jour pendant 30 jours pour la cure inaugurale et des cures d’entretien de 10 jours dont la fréquence est à ajuster aux besoins de la personne), mais aucune supplémentation en probiotiques ne donnera de résultats durables  si on ne nourrit pas correctement sa flore, ce qui revient à s’approprier les composants de l’alimentation anti-inflammatoire, pauvre en protéines animales, acides gras saturés et en sucres rapides, par contre riche en fibres et en polyphénols que l’on vient de voir.

Nos bactéries commensales ont besoin aussi pour se multiplier de zinc, dont on peut assurer les apports (étant donné que les sources principales sont les protéines animales que l’on réduit) par un complément généraliste sans fer ni cuivre, si possible enrichi en facteurs protecteurs comme Multidyn Senior (chez Bionutrics en France), Multigenics Senior (chez Metagenics dans les autres pays).

3) La Tyrosine, le nutriment anrti-dépresseur le plus puissant

L’acide aminé L-Tyrosine, qui se transforme dans le cerveau en dopamine et noradrénaline, est l’élément clé du traitement des dépressions.

 Il est démontré par de très nombreuses études que le stress augmente les sécrétions de noradrénaline, pouvant épuiser les neurones et que l’administration de Tyrosine permet de réduire les effets dépresseurs de cet épuisement.

 La provocation d’une déplétion expérimentale en Tyrosine et Phénylalanine chez des sujets sains, entraîne de l’apathie, un ralentissement de la vitesse de décisions, une baisse de l’humeur et une altération des attentes de récompense et de la motivation 

Une supplémentation en Tyrosine est préconisée chez les personnels militaires en mission longue afin de prévenir les perturbations liées au manque de sommeil, à la fatigue, au froid, à la chaleur et au stress, y compris les baisses de combativité et de moral.

 La Tyrosine augmente la capacité de créer de nouvelles synapses  et la mémorisation qui s’avèrent diminuées lors des stress et de la dépression. 

Par ailleurs, comme tous les antidépresseurs, la tyrosine est un puissant antalgique. En remontant la dopamine, elle permet de sécréter plus d’endorphines ce qui contribue à retrouver un état de bien-être. 

Enfin, au niveau cortical, la remontée de la dopamine, permet d’améliorer le jugement et la capacité de prendre des décisions positives, de trouver des solutions de meilleure adaptation,

ce qui a un effet synergique dynamisant avec la recharge en combativité,  au niveau « reptilien » et en motivation au niveau « mammalien ». 

Suite aux psychiatres des Etats-Unis comme Gelenberg et Goldberg, le Professeur Jacques Mouret et le Dr Patrick Lemoine de l’Hôpital Psychiatrique du Vinatier à Lyon, ont utilisé avec succès la Tyrosine dans la dépression, la narcolepsie et la maladie de Parkinson débutante.

En pratique, pour remonter les neurones en Tyrosine :

il faut réduire la consommation des acides aminés qui entrent en compétition avec lui pour le passage dans le cerveau à travers         la barrière hémato-méningée, en particulier leucine, isoleucine et valine,  ce qui revient à diminuer la place de la viande, des produits laitiers et du maïs qui en sont leur sources principales
consommer des glucides lents qui via l’insuline font entrer ces acides aminés compétiteurs dans les muscles
prendre de la Tyrosine en gélules, à jeun (sans compétition avec les acides aminés).

En début de traitement de 300 à 450 mg 20 minutes avant le petit déjeuner (MC2 de chez Synergia, de 2 à 3 comprimés).

Quand la personne va bien, on peut l’arrêter complètement, quitte à la reprendre de manière ponctuelle en cas de stress aigu, de surmobilisation, de surmenage ou de fléchissement de l’humeur.

Personnellement, j’en prends quand j’enseigne ou que je dois écrire des journées entières, pour éviter de me retrouver les jours suivants    « en rade », avec l’envie de rester au lit (et en cas de décalage horaire qu’il supprime totalement, en collaboration avec la mélatonine prise le soir).

Contre-indications, précautions d’emploi et effets secondaires de la Tyrosine :

Contre-indications :

grossesse, mélanome malin, hyperthyroïdie, phéochromocytome, infarctus récent

 Précautions :arythmie cardiaque, psychose (surtout le syndrome déficitaire du schizophrène sous neuroleptiques), psychose maniacodépressive ou hypomanie, manie, IMAO

Suite de ce dossier dans les Dossiers Santé et Nutrition de Santé Nature Innovation

 

 

 

 

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Le Dr Jean-Paul CURTAY, de renommée internationale, est un des pionniers de la nutrithérapie. Il a créé en France la première consultation dans cette discipline médicale nouvelle.